Titre du Tome: L'or des marées 3- Tempêtes et accalmies

Quémenés et poursuivre leur exploitation du goémon, qu’ils revendent pour fabriquer des pains de soude. Plus que le matériel dépassé et les conditions de vie et de travail apocalyptiques, c'est l'éloignement qui pèse. Les 9 kilomètres qui les séparent de leur famille se transforment en un véritable chemin de croix lorsque la mer est de fâcheuse humeur. Pour Yves, le calvaire empire lorsqu'il commence à douter de la fidélité d’Anne, sa femme, pourtant toujours aussi amoureuse. Alors qu'il s'accorde une pause bien méritée sur le continent, il découvre que le pays se fracture entre les partisans et opposants du Capitaine Dreyfus. Les gens perdent la raison ; les villes, les villages, les familles et même les couples s'entre-déchirent. Et lorsqu'il se rend chez Eugène Lemarchand, industriel de la soude, ami et père d’Estelle, ce dernier s’offusque en apprenant qu’Yves veut le mettre en concurrence mais, grand seigneur, il lui propose un nouveau marché. Il semblerait que pour tout le monde, un avis de tempête soit annoncé...
mais plutôt de placer un cadre, un terroir auquel les gens restent viscéralement attachés. C'est ainsi que l'on avait fait la rencontre d’Yves, jeune gardien de phare qui va monter son affaire de production de goémon. Ambitieux, il se lance dans une nouvelle exploitation sur l'île de Quémené mais rien ne se passe comme prévu et la crainte de l'échec s'ajoute à une jalousie de plus en plus vive. Il faut également prendre en compte le contexte particulièrement troublé de l'affaire Dreyfus pour comprendre cette Bretagne à fleur de peau. C'est dans ce contexte qu’Yves va chercher à diversifier ses acheteurs et qu'il se voit proposer un nouveau marché par son ami Eugène Lemarchand. Il doit également faire avec la belle Estelle et son époux François. Entre les deux couples, les tensions semblent s'apaiser. C'est ainsi que ce troisième volet fait de nouveau la part belle aux personnages. Il n’en oublie pas les scènes d'action, essentiellement marines, qui viennent apporter comme des bourrasques à ce récit plutôt linéaire. Il ne faut pas oublier non plus le rebondissement final, totalement inattendu et qui marque le retour d'un personnage qu’on avait complètement oublié, ou presque. Le dessin est toujours signé Serge Fino. Le dessinateur excelle dans la représentation de l'océan, surtout lorsqu'il est déchaîné. Il
nous régale également avec les paysages bretons du début du siècle et le Paris de l'Exposition Universelle. Fidèle à ses habitudes, il nous gratifie d'une superbe collection de gros plan. Une nouvelle fois, cela montre bien que sont les Hommes qui sont au cœur de l'intrigue. Malheureusement, la qualité de ses représentations est assez disparate, surtout au début. On se consolera grâce à une colorisation souvent dans des teintes pastels dignes d'Henri Barnoin mais qui sait aussi virer au cauchemar lorsque la tempête fait rage.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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