La drôle de guerre de Papi et Lucien 2.Expédition: l'Atlantique!

A Londres, la guerre fait rage et le danger est permanent pour Lucien et Papi. Heureusement, le général De Gaulle a une idée. Il leur ordonne de venir le rejoindre à Brazzaville. Aussitôt, les apprentis résistants embarquent.
Une façon drôle et originale de raconter la seconde guerre mondiale.
 
1941, Lucien et Papi sont bloqués à Londres alors que les bombardements font rage. Désemparée, la mère de Lucien, résistante de la première heure, ne sait comment les gérer. Elle s'en ouvre au général De Gaulle qui trouve une solution :  Lucien et Papi n’ont qu’à  venir le rejoindre à Brazzaville, au Congo, capitale de la France libre. De plus, le général a une mission pour eux. Ni une, ni deux, voilà les deux apprentis résistants au bord du Karabougaz, destination l'Afrique. Ils font la rencontre du mousse Mouss et du capitaine Captaine. Seulement, Papi est rapidement atteint par le mal de mer. Qui plus est, la traversée reste d'être longue et périlleuse car les U boot sillonnent l'Atlantique et coulent les navires alliés. Seulement, Papi et Lucien sont loin de se douter que la principale menace est bien plus proche d’eux…
 
Comment raconter la guerre aux enfants et avec humour ? Voilà une question pour le moins ardue. La réponse, Fabrice Erre et Téhem semblent l'avoir trouvée avec La drôle de guerre de Papi et Lucien. Dans ce deuxième opus, on retrouve notre improbable duo de héros intergénérationnels en plein Blitz à Londres. Seulement, pour dormir sur leurs deux oreilles, ils mettent des boules Quies et ils ne doivent la vie qu'à l'intervention, quelque peu virile, de Marie, le maillon familial manquant. En contact avec la France Libre, réfugiée au Congo, elle partage son inquiétude avec le général De Gaulle. Comme ce dernier ne peut être sur tous les fronts, une idée vient à germer dans son esprit. Il ordonne donc à Papi et à Lucien de venir le rejoindre à Brazzaville. Marie n'a pas à s'inquiéter :  le général organise le voyage et en plus il n'y a pas de bombardement en Afrique. Voilà donc l'ancêtre et le gamin en route vers le continent noir. Seulement, en temps de guerre, l'ennemi est partout et dans l'album, il prend la forme d'Helmut. Le militaire nazi de la précédente aventure est retenue prisonnier à Londres. Grâce au bombardement, il a réussi à s'évader et grimpe sur le premier cargo en partance. Helmut est comme tous les adversaires : moche et méchant. Il a un défaut supplémentaire : il est très bête ! Bien sûr, il est l'archétype de l'ennemi et cela, les enfants le comprendront sans difficulté. Mais attention, cette candeur n'est pas présente à tous les niveaux. On dit que « la vérité sort de la bouche des enfants », alors Lucien va se lâcher. Lorsqu'ils montent à bord du cargo, Lucien et son papi font la rencontre de Mouss, le mousse. Pour l'apprenti résistant, la surprise est grande de voir un enfant travailler et n'être jamais à l'école. Une façon de solder quelques comptes avec la colonisation car c'est bien une œuvre historique que cet album. Les faits relatés sont véridiques, au moins les plus importants, comme le prouve le dossier en fin d'album. Le traitement lui est évidemment humoristique. Les jeux de mots et les références sont innombrables. C'est ainsi que le cargo, le Karabougaz est voisin d'un certain Karaboujan et de son grossier capitaine et qu' « au milieu de l'océan, personne ne t'entendra crier ! ». Mais mon préféré est indubitablement le mal de mer contagieux. Cet humour, on le retrouve dans le trait caricatural de Téhem. Chaque personnage possède son caractère propre, qu'il porte sur son visage. Il porte également sa nationalité, confortée par sa langue, à travers une police de caractère spécifique. Les décors sont simplistes sauf lorsqu'il s'agit d'un élément historique important. C’est ainsi que les U boots restent fidèles à la réalité. L'alchimie fonctionne bien et on passe un très bon moment de lecture en même temps qu'on s'instruit.
 
C'est donc un album intéressant qui permet d'apprendre en s'amusant, une ouverture culturelle et historique qui fonctionne admirablement bien et qui permet aux jeunes et au moins jeunes d'apprendre en même temps qu'ils prennent plaisir à lire.