Nom de la série : LA FAMILLE
Scénario : Suzanne Privat
Dessin : Tristan Garnier
Maison d'édtion : DELCOURT
Après le succès de son roman, Suzanne Privat s’est attaquée à une adaptation en Bande Dessinée, accompagnée de Tristan Garnier au dessin, éditée avec le soutien des éditions Delcourt. Son histoire, mettre au grand jour cette communauté religieuse endogame qui existe dans Paris depuis 1819 et qui regroupe 3000 membres.
Salomé déambule devant le lycée, dans quelques jours c’est la rentrée et elle va devoir faire face à de nouveaux lycéens. En attendant elle va se promener dans le parc en face, les gens sont calmes, ils jouent au scrabble ou font du sport, quant aux enfants, c’est balançoire ou toboggan. Puis un appel téléphonique vient couper sa quiétude. Salomé vient d’apprendre par téléphone le décès de son père, un choc pour elle, même si au final elle n’avait que peu de liens avec lui. Puis vient le jour de la rentrée et Salomé s’aperçoit qu’il y a beaucoup d’enfants qui portent le même nom de famille. Boucher, Pincemin, Cavagne sont des noms qui circulent abondamment dans les classes. Salomé interroge alors ses collègues sur ce phénomène, et ils lui confirment qu’il existe une grande communauté au cœur de Paris dans un style Mormon, Amish. L’affaire aurait pu en rester là si Salomé n’avait pas récupéré dans les affaires de son père un curieux colis avec des indices qui lui font penser qu’elle aussi appartient à cette grande famille mystérieuse.
Fiction ou réalité sont les premiers mots qui arrivent à la lecture du pitch de cet album. Or ce dernier est une adaptation du livre « La famille, itinéraire d’un secret » de Suzanne Privat, mise en images par Tristan Garnier. Ainsi les auteurs vont donner vie par le dessin à Salomé qui va se retrouver au cœur d’un jeu de piste initié par son père de son vivant pour lui faire remonter le cours de son histoire familiale. Au fil des indices, elle va s’apercevoir qu’elle appartient à une confrérie religieuse, qui n’est pas une fiction et qui existe dans Paris avec plus de 3000 membres regroupés autour de huit familles dont les membres s’unissent entre eux. Leur grand principe, qui n’a pas évolué depuis 150 ans, est de respecter la voie tracée par Dieu pour en être son élu lorsque arrivera la fin du monde.
Cette histoire n’est donc pas basée sur une fiction, la communauté existe depuis 1819 mais pour préserver l’anonymat des personnes et leur vie privée, les noms des personnages ont été changés et les auteurs ont créé une histoire romancée autour de Salomé. Ce personnage sort du lot car le lectorat va pouvoir s’identifier rapidement à cette jeune femme, prof, enceinte, qui alterne les moments de joie et de peine, elle va donner envie de découvrir la vie et surtout son héritage paternel.
C’est d’ailleurs ce qui prend le pas à travers les 130 pages de ce roman graphique où, au final, l’histoire tourne principalement autour de Salomé et de son parcours d’enquêtrice du passé plutôt que réaliser une étude poussée sur les faits et agissements de cette communauté qui rappelons le, n’est pas considérée comme une secte même si elle est sous surveillance. Il ne faut donc pas se tromper d’objectif de lecture lors de l’achat de ce livre sinon vous serez déçus.