Nom de la série : La maison des impies
Scénario : Ed BRUBAKER
Dessin : Sean PHILIPS
Couleur : Jacobs PHILLIPS
Maison d'édtion : DELCOURT
Ancienne victime du satanisme, Nathalie Burns va s’associer à un ex agent du FBI sur les traces d’un tueur. Allié ou manipulateur ? Nathalie va devoir faire face à son passé. Une plongée au cœur du satanisme encré au sein de la société américaine des années 70-80.
A la nuit tombée, après plusieurs heures de route, Nathalie Burns se présente à l’accueil où elle a réservé un petit chalet au bord d’un lac. Il y a peu de touristes à cette époque et le réceptionniste lui propose le chalet le plus calme et le plus isolé pour lui permettre de se reposer. Après avoir réglé la note, la jeune femme se dirige vers l’habitation, fait le tour du propriétaire et ouvre le coffre mais au lieu de prendre ses valises, c’est une jeune fille bâillonnée qu’elle descend du coffre. Une fois installée sur une chaise, elle lui enlève son bâillon et lui demande de rester calme. Elle précise à Jenny qu’elle est là pour la ramener à sa famille. En effet, la jeune fille est sous l’emprise d’une secte et pour le moment elle est endoctrinée par un certain Clayton. Alors que Nathalie essaie de faire entendre raison à Jenny, elle s’aperçoit que le chalet est truffé de caméras. Elle prend la décision de libérer la jeune fille et de fuir avec elle. Mais cette dernière en profite pour lui mettre un coup de tête et s’échapper dans la forêt. Elle lui court après mais c’est sur la police qu’elle va tomber, direction la cellule. C’est à ce moment qu’elle va faire la connaissance de l’agent West du FBI qui la recherche pour lui parler de son passé et plus particulièrement des « six de Satan »
Les ouvrages présentés par Ed Brubaker et Sean Phillips sont toujours attendus avec impatience. On se souvient notamment pour les plus récents des ouvrages « Fondu au noir », « là où gisait le corps » ou encore « Reckless ». L’impatience était donc grande à l’ouverture de cet album et surtout après la lecture des 20 premières pages. Mais force est de constater que le soufflé va vite redescendre car la construction du récit de cet album est particulièrement difficile à suivre. Beaucoup de flash-back, de nombreux personnages avec des difficultés de liens entre eux et donc au final, un lecteur qui se retrouve passif et qui a bien du mal à se mettre dans l’histoire.
Cependant, le sujet abordé n’est pas sans intérêt puisqu’il traite du satanisme, des sectes, du contrôle de leurs membres et en particulier des enfants et surtout des conséquences sur le futur, le tout plongé dans une ambiance des années 70-80, où aux États-Unis le phénomène n’était pas qu’un effet de mode. Il n’y a pas à douter que cet album trouvera un public passionné du genre car il y a malgré tout du suspense, de l’action, de la tension psychologique, et surtout un personnage moteur en la personne de Nathalie Burns qui est elle-même une ancienne enfant de secte qui vit avec son passé et ses souffrances. C’est sur ce point que les auteurs et en particulier Ed Brubaker vont mettre l’accent à savoir comment vivre avec un tel passé, comme vivre les effets médiatiques, les accusations, poussant les victimes au suicide.
Côté dessin, Sean Philips rend une copie à la hauteur de son talent en espérant que le suivant soit encore meilleur.