Titre du Tome: La Rafle d'Izieu
Le devoir de mémoire se doit aussi d’aborder des sujets sensibles et émouvants comme celui de la Rafle d’Izieu qui a touché principalement des enfants. Grâce à un travail minutieux, Pascal Bresson a su présenter le sujet sous un autre angle que celui que nous connaissons, un angle qui montre les impacts de cette rafle et les conséquences sur tous ceux qui ont partagé le quotidien de cette colonie.

Le 06 Avril 1944, un détachement de la Wehrmacht vient d’arrêter 45 enfants et 7 adultes dans la colonie d’Izieu de confession Juive. A la mairie, le maire décroche son téléphone pour tenter de joindre Marie-Antoinette Cojean et l’informer des faits pour quelle tente de joindre la résistance. Pendant ce temps, Monsieur le Maire se rend sur la colonie et ne peut que constater les dégâts. Les locaux sont vides, toutes les pièces ont été retournées, il ne reste personne, seul quelques peluches et des dessins montrant qu’il y a eu une vie avec des enfants qui n’ont même pas eu le temps de finir leur petit déjeuner. Le maire est accompagné de Julien qui évoque le fait qu’ils ont été dénoncés car ce dernier à entendu un certain Lucien Bourdon parler avec les boches. Au village sur la place du marché, tout le monde s’inquiète du devenir des enfants. C’est sur cette place que Gabrielle l’institutrice apprend la nouvelle, aussitôt elle enfourche sa bicyclette pour se rendre à la colonie où elle retrouve Monsieur le Maire. Ensemble ils vont se rendre à la ferme d’Eusèbe Perticoz pour discuter avec lui et son ouvrier qui ont été témoins de la rafle.

Triste anniversaire que celui des 80 ans de la rafle d’Izieu. Pour ce jour de commémoration, les éditions La Boîte à Bulles nous dévoilent leur livre hommage sur le sujet, scénarisé par Pascal Bresson (auteur également de Simone Veil et ses sœurs, Beate et Serge Klarsfeld, Elle s’appelait Sarah…) et illustré par Giulio Salvadori.
Ce livre apporte une vision différente de ce que nous avons l’habitude de voir ou de lire sur la rafle d’Izieu. Ici le point de vue adopté n’est pas de montrer les évènements qui ont mené à cette rafle ni le détail de cette triste journée mais au contraire de montrer l’après évènement. Toute l’histoire est ainsi basée sur les conséquences de ce départ précipité. Le « Pourquoi » et le « Qui » sont au cœur du déroulé de ce récit. Pascal Bresson va se servir de son expérience sur ces sujets historiques et d’un travail de recherche non négligeable et indispensable pour conter avec minutie et précision la vie des personnes qui ont assisté à cette rafle du jour J jusqu’au jugement au tribunal de Lyon en passant par une enquête réalisée dans les jours, semaines qui ont suivi. Cet ouvrage est prenant car il plonge les lecteurs au cœur de la vie de ces villageois qui ont dû vivre au quotidien sous l’occupation allemande mais aussi qui ont dû vivre avec cet évènement dans leur tête pour le restant de leurs jours. Ainsi l’auteur évoque donc la possibilité d’une dénonciation qui aurait donné lieu à ces arrestations dont le plus jeune des enfants avait 4 ans.

L’illustration a été confiée au jeune dessinateur italien Giulio Salvadori qui, par sa carrière dans le milieu de la BD, son style simple, efficace, expressif, colle bien à l’histoire et ne prend pas le pas sur le récit, permettant ainsi de ressentir toutes les émotions des protagonistes de ce récit.
Merci aux auteurs pour ce souvenir de mémoire et pour avoir su aborder ce sujet avec une autre vision, ce qui donne encore envie de lire et relire cet album.