La révolution des algues

Nom de la série : La révolution des algues
Scénario : Vincent Doumeizel
Dessin : Etienne Lécroart
Maison d'édition : Futuropolis

Les auteurs nous embarquent à la découverte des algues dont les bienfaits et utilisations possibles offrent des perspectives enthousiasmantes pour résoudre bon nombre de problèmes se présentant à notre humanité.

Vincent DOUMEIZEL nous entraîne avec son avatar et une jeune femme, Rym, s’étant échappée de représailles policières suite à une manifestation en faveur de l’environnement. Les deux comparses vont partir à la recherche d’une réhabilitation des légumes de mer que sont les algues. Au travers d’une contextualisation historique, géographique et scientifique exigeante, les deux acolytes vont rencontrer des spécialistes pour révéler tous les atouts des algues. Celles-ci effectivement, outre le fait de nous nourrir, ont des vertus thérapeutiques, mais aussi technologiques qui, si elles étaient davantage considérées et exploitées entraîneraient l’humanité dans un cercle vertueux, débarrassée des exploitations forcenées de ressources non renouvelables et éminemment polluantes. Ce faisant, l’algoculture va à rebours de nos habitudes qu’il s’agisse de l’umami, goût auquel nous ne sommes pas habitués, ou de notre système capitaliste qui exploite jusqu’à la lie les ressources naturelles sans vouloir sortir du schéma qui prévaut depuis seulement deux siècles.

Cette bande-dessinée adaptée de l’essai de Vincent DOUMEIZEL, conseiller pour les océans à l’ONU et fondateur avec le CNRS d’une coalition mondiale des acteurs de algues, oscille entre érudition et humour. Ce faisant, elle nous conduit vers de nouvelles perspectives à la fois exaltantes quant aux formidables vertus des algues, et désespérantes si l’on considère les freins qui se dressent à l’image du personnage du capitaliste qui ne jure que par un conservatisme économique sauf à envisager l’exploitation pécuniairement intéressante. Les nombreuses planches pédagogiques, si elles peuvent parfois s’avérer complexes, permettent d’avoir un appareil critique pertinent pour bien suivre les tribulations algales de nos personnages.

À l’issue de la lecture, on ne manquera pas de penser aux algues non par le prisme des algues toxiques qui défraient la chronique, mais comme des sources extraordinaires de biodiversité et des outils puissants pour contrebalancer les écocides que notre espèce a multipliés et qui nous mènent à notre perte.