Nom de la série : La Rhapsodie du ciel
Tome : 2
Titre du Tome: Les enfants de la forêt
Scénario : CHENDI
Dessin : CHENDI
Couleur : CHENDI
Maison d'édtion : Paquet
Alors que le championnat de l’air d’Himmelheim approche à grands pas, Natalia tente toujours de convaincre son oncle Alfred de lui construire un avion. S’il refuse, c’est parce qu’il est toujours hanté par le souvenir de Robert. Natalia n’a donc d’autre choix que de poursuivre son enquête sur fond de complot politique à la mairie ! Un album à l’image de Chendi, attachant et cosmopolite, original et coloré.
Natalia n’en démord pas. Elle veut participer au championnat aérien d’Himmelheim. Mais pour cela, elle doit convaincre son oncle Alfred de lui préparer un avion. Malgré plusieurs refus, dont un certain nombre assez violent, la jeune fille ne désespère pas. Surtout, elle est persuadée que le caractère acariâtre de son oncle est lié au tragique accident de Robert, l’enfant du pays et double vainqueur du championnat. Avec son amie journaliste Charlotte, Natalia poursuit donc son enquête auprès des membres de l’équipe. Il y a Rosanna, la femme à tout faire rejetée par Robert, Michael qui s’occupait du gros œuvre et sa compagne Irena pour le travail de précision. Si tous s’accordent pour affirmer qu’Alfred avait changé parce qu’il était amoureux de Liliana, la petite sœur de Robert, ils sont tous convaincus qu’il n'aurait jamais fait preuve d’inattention. À l’autre bout de la ville, la campagne pour les élections municipales bat son plein. Elle voit s’affronter le vieux maire Niedler et son jeune rival et pilote Joe Katzenberg. Le tout sur fond de promotion touristique et au détriment de la montagne qui était si cher à Robert…
La rapsodie du ciel. Avec un titre pareil, la première référence qui m’est venue en tête est le carton de Queen. Et puis, je me suis posé La question. C’est quoi une rapsodie ? C’est alors que j’ai compris le lien. Il tient en un mot : la liberté. Cette liberté, c’est celle de Robert. Le jeune pilote n’est totalement libre que lorsqu’il vole. Et cette liberté lui permet de remporter par deux fois le championnat de l’air d’Himmelheim. Mais pour jouir de cette liberté, Robert fait la sortie de trop et meurt dans un terrible accident. C’est alors qu’Alfred, son mécanicien, se réveille. Ce cauchemar permet au lecteur de remettre les choses en place et, pour les nouveaux venus, de comprendre la situation. Immédiatement après, on retrouve Natalia et Charlotte à la terrasse d’un café. Natalia est partagée. Elle souhaite toujours convaincre son oncle Alfred de lui construire un avion mais elle aimerait également poursuivre son enquête sur les circonstances du crash de Robert. En effet, elle a l’intime conviction que l’un n’ira pas sans l’autre. On suit donc les deux apprentis enquêtrices dans leurs interrogatoires. C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur la population d’Himmelheim, au risque de perdre le lecteur distrait (dont je fais partie !). Il vaut donc mieux être bien concentré sur les prénoms. En tant que scénariste, Chendi dépose ainsi des petits cailloux qui nous permettent de remonter un lièvre bien plus gros. C’est ainsi qu’elle ajoute des inserts concernant les élections municipales qui opposent le vieux maire Niedler à son jeune rival Katzenberg. À l’image d’une pièce de théâtre, ces intrigues se coupent et s’entrecroisent avec une certaine fluidité, même s’il faut, une nouvelle fois, être bien concentré. Côté dessin, c’est tout l’aspect cosmopolite de la dessinatrice qui nous est montré. Les planches de souvenirs sont encadrées d’enluminures germaniques qui nous replongent au temps de Louis II Bavière. Le village et les intérieurs font de la surenchère de typicité. En même temps, la représentation des personnages est indéterminée. Pas tout à fait franco-belge, pas totalement manga, mais 100% attachant ! Même la mise en page est originale ! Bien qu’ayant un aspect très conventionnel, elle donne une impression de liberté digne d’un pilote de voltige aérienne. La colorisation, enfin, se met au diapason dans des teintes pastels dignes de Sissi mais aussi avec des inserts en sépia et des onomatopées rouge vif qui apportent beaucoup d’originalité.
Chez Paquet, on aime les gros moteurs et, en particulier, ceux des avions. C’est pourtant des aéronefs plus légers que ceux avec lequel Chendi nous fait voyager dans le temps et l’espace à travers une intrigue de haut vol. Vivement la suite !