Titre du Tome: La Tigresse bretonne

d’imaginer qu’il vient de donner naissance à une ennemie mortelle, Jeanne de Belleville. La veuve n’a plus qu’une seule idée en tête : la vengeance ! Ivre de rage, elle prend les armes et la tête d’une troupe de soldats. Conseillée par Guillaume, l’ancien écuyer de feu son époux, elle attaque la forteresse de Touffou, première d’une longue série. Consciente qu’elle n’aura jamais la supériorité sur la terre ferme, elle va se retrancher dans sa forteresse de l’île d’Yeu et décide d’armer des navires. Avec leur coque noire et leurs voiles rouge sang, ces bateaux vont bientôt devenir la hantise des marins français. Au grand dam de Philippe VI, bien décidé à en finir le plus rapidement possible…
bretonne. Le scénariste alsacien ouvre cette biographie par un prolepse maritime ultra spectaculaire, une manière de ferrer le lecteur assez fréquente mais extrêmement efficace. Par la suite, on retrouve le fil de l’histoire. Quelques mois plus tôt, Olivier de Clisson est tombé dans un traquenard tendu par le roi de France Philippe VI. En effet, le monarque souhaite mettre au pas une Bretagne frondeuse. Pour ce faire, il va se servir d’une lettre dans laquelle Jeanne de Belleville, l’épouse, évoque une tentative d’évasion. Condamné à mort, Olivier de Clisson est exécuté et sa tête est envoyée à sa veuve. Cette partie de l’exposition se déroule sans accroc : cela laisse largement le temps aux lecteurs pour se familiariser avec les principaux protagonistes. Ivre de chagrin et de colère, Jeanne décide de se venger et déclare la guerre à Philippe VI. Pour le lecteur, c’est un sacré changement de rythme. Les attaques de forteresse se succèdent à celles des bateaux à un rythme soutenu avec un seul et unique mot d’ordre : pas de quartier ! Cette partie occupe la majeure partie de l’album et elle montre bien l’aveuglement de Jeanne ainsi que son jusque boutisme. Pour mettre en image cette biographie à grand spectacle, il faut un dessinateur qui aime les jeux d’acteurs : Frédéric Blier. Celui qui s’est fait connaître grâce à Amère patrie opte pour un style très académique. Mélangeant des visages extrêmement fins et d’autres d’avantages tiraillés par un jeu de hachures, il donne vie à ses personnages et leur insuffle un supplément d’âme. Les décors sont tout
bonnement superbes, qu’il s’agisse des châteaux royaux, de l’obscure forteresse de l’ile d’Yeu ou des campements en forêt. Les nombreuses scènes de guérilla ne souffrent d’aucun défaut en mixant violence et dynamisme. Reste à évoquer les batailles navales qui font largement le job et le poids face à d’autres références de la discipline. La colorisation vient quant à elle rehausser la beauté du trait et compléter à merveille de narration.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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