Titre du Tome: Le beffroi
Meurtres, luttes de pouvoir et menace de guerre, une créature génétiquement modifiée doit mener une enquête dans une cité psychédélique. Un meurtrier en série semble détenir un secret qui peut éclabousser la classe dirigeante alors que celle-ci est en plein pourparlers de succession.Le Beffroi, immense cité de métal en plein désert radioactif, est le refuge des humains, des sculptés (des êtres génétiquement modifiés) et des non-humains. Le commandant Shå de la garde urbaine est une sculptée

chargée de la sécurité des habitants et de la famille gouvernant la ville. Alors que le marquis vient de décéder, sa succession entraine luttes de pouvoir et négociations diplomatiques avec des peuples autochtones. Dans ce contexte incertain, Shå doit enquêter sur une série de meurtres liée à la haute société humaine.
Le flash-back, voici ce qui semble être la clé de l’intrigue du Beffroi. L’album joue avec le retour en arrière pour distiller des indices au lecteur afin qu’il comprenne les rouages de l’énigme. Car celui-ci pourrait presque se perdre. Il est vrai que l’univers totalement déjanté de ce one-shoot de science-fiction aux accents parfois médiévaux pourrait en dérouter plus d’un. Que ce soit par les multiples espèces de sculptés et de non-humains peuplant la ville et se

s alentours ou par les sous-intrigues maillant l’histoire principale. Ou alors que ce soit les changements de rythmes de chaque rebondissement.
L’album découpé en chapitres comme un roman tient bien en haleine le lecteur. Le caractère de l’enquêtrice Shå y est pour beaucoup. Cette sculptée au franc-parler sait défoncer toutes les portes et semble y prendre du plaisir. Accompagnée de son second Pug, une créature volante et puante non-humaine, la commandante navigue entre les niveaux de la cité tout aussi bordéliques et jouissifs les uns que les autres. C’est comme si tous les futurs imaginés dans les romans d’anticipation avaient décidé de se retrouver en un comic. On a envie de suivre la policière dans sa quête, de comprendre les relations qu’entretient la cité avec les peuples vivant en dehors des murs et cette mystérieuse attraction que semble avoir la sculptée, personnage principal de l’histoire, avec la famille royale. Si la clé de l’histoire réside en Shå, c’est en dépit d’elle-même.