Titre du Tome: Le Chant du monde
Le Chant du monde
Scénario : Jacques FERRANDEZ
Dessins : Jacques FERRANDEZ
Couleurs : Jacques FERRANDEZ
Éditions : Gallimard
Le Chant du monde est une œuvre fidèle à l’esprit de Jean GIONO, et qui conduit le lecteur dans un splendide western aux couleurs provençales tant Jacques FERRANDEZ s’est attelé à rendre la beauté des paysages.
Antonio, un homme du fleuve, surnommé Bouche d’or, part à la recherche du Besson aux « cheveux rouges » en compagnie de Matelot, père de ce dernier. Besson a effectivement blessé un homme de Maudru, grand éleveur de vaches et de taureaux qui règne sur la vallée du pays Rebeillard, et cherche à lui échapper. C’est dans cette expédition que Bouche d’or rencontre Clara, charmante parturiente, qui va dès lors le hanter.
Dans le fief de Maudru, à Villevieille, Bouche d’or et Matelot apprennent alors que la vindicte de Maudru tient également de la vendetta puisque l’homme que le Besson a blessé n’est autre que le neveu de Maudru, amoureux et mari putatif de la fille de Maudru, la belle Gina, avec laquelle le Besson s’est enfui pour vivre des amours secrètes. C’est donc à une véritable chasse à l’homme couplée à des relations sentimentales que nous assistons.
Cette bande-dessinée est une magnifique adaptation du roman de Jean GIONO, œuvre qui a marqué Jacques FERRANDEZ durant son adolescence. C’est une véritable ode à la nature, aux paysages et aux saisons, éléments qui sont traités comme de véritables personnages à l’image de ce que souhaitait écrire GIONO : un roman « dans lequel on entendrait chanter le monde ».
Les couleurs magnifiques rendues par les aquarelles de FERRANDEZ participent de la poésie de l’ouvrage, et illustrent son travail de repérage opéré sur plusieurs saisons pour être le plus fidèle à l’univers gionien.
Ce souci de vraisemblance se retrouve également dans la langue souvent fleurie, entre patois et expressions imagées. L’intrigue quant à elle nous maintient dans une succession de péripéties grâce notamment à des personnages atypiques qui n’hésitent pas à lutter contre leur destin, l’amour étant l’un des principaux moteurs de leurs actions.
Après L’Étranger et Le Premier homme, adaptations de romans d’Albert CAMUS, Jacques FERRANDEZ renoue avec un exercice dans lequel il excelle, celui de mettre en couleurs et en lumières des œuvres de papier.
Dans Le Chant du monde l’exercice a été de reprendre certes l’œuvre originale, mais également le travail effectué en vain par GIONO pour une adaptation cinématographique. Si les repères spatio-temporels sont vagues et les toponymes inventés par FERRANDEZ, il n’en demeure pas moins que le lecteur a l’illusion d’un monde qui a réellement existé.
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