Nom de la série : Le destin d'Amrak
Scénario : Olivier GAY
Dessin : GEYSER
Couleur : Alice SCIMUIA
Maison d'édition : Drakoo
Un jeune templier reprend connaissance sur un champ de bataille, sans le moindre souvenir. Qui est-il ? Pourquoi sa tête est-elle mise à prix, alors que les dieux eux-mêmes semblent le rechercher ? Avec l'aide d'une voleuse poissarde, il va remonter le fils de son histoire. Heureusement, la chance semble être de son côté. Un peu trop, d'ailleurs… Une nouvelle légende de l’heroic-fantasy est née !
Lorsque les dieux sont mécontents, tous les mortels tremblent. C’est également le cas du grand prêtre Na Routef. Alors lorsqu’ils débarquent tous dans son temple, c’est la panique. Passe encore que le religieux ait déclaré une guerre contre l’empereur en leur nom, ils ont une mission plus importante que la paix. Na Routef doit retrouver un chevalier du temple et l’éliminer. À l’autre bout de l’empire, un templier reprend connaissance sur un champ de bataille, sans le moindre souvenir. Amnésique, c’est à peine s’il se souvient de son prénom : Amrak. Miraculé, il apprend par des détrousseurs de cadavres qu’il devrait se rendre à Amadis pour obtenir des réponses. Face à ces rustres, et à leur piège grossier, Amrak s’en sort une nouvelle fois miraculeusement. Après un voyage mouvementé, il se retrouve au pied des remparts de la cité. C’est alors qu’il fait la rencontre de Taïna. Ensemble, ils entrent dans la ville. Il faut dire qu’Amrak semble avoir une chance insolente. Comment l’expliquer ? Est-ce que cela peut avoir un lien avec qui il est ? …
Si on remonte aux origines des éditions Drakoo, on retrouve Christophe Arleston et à la fin de Lanfeust Mag. Rattachée à Bamboo, la nouvelle venue s’est spécialisée dans le fantastique et l’heroic-fantasy. Pourquoi ce retour en arrière ? Tout simplement parce que le dernier album venu, Le destin d’Amrak est dans la droite veine des créations d’Arleston. En effet, on y retrouve tout ce qui a fait le succès de Lanfeust : un héros sans peur ni reproche qui ignore tout de ses qualités, une pointe d’humour toujours judicieuse avec une pointe de grivoiserie et un soupçon de sex-appeal. Ça, c’est pour les ingrédients. En ce qui concerne l’intrigue, elle s’ouvre sur une scène mystique pendant laquelle les dieux demandent la tête d’un guerrier templier. Juste après, on découvre celui qu’on suppose être la cible. Miraculé d’une bataille, il semble avoir perdu la mémoire. Au fur et à mesure des pages, il va multiplier les rencontres afin de reconstituer son passé. La plus importante, et celle qui jouera un rôle déterminant, est celle avec Taïna, une monte-en-l’air poissarde. Il faut dire que, s’il a perdu la mémoire, Amrak et ses proches vont rapidement se rendre compte que la chance est toujours de son côté. Une quête de mémoire donc menée à un rythme plutôt soutenu et efficacement mis en image par GeyseR. Confirmant tout le bien qu’on pensait de lui après Les démonistes, le dessinateur adapte son trait, mêlant manga, comics et cartoon, à l’univers heroic-fantasy. Les personnages conservent leur grande expressivité grâce à une tendance à la caricature. Ils sont également très attachants car les situations dans lesquelles ils se mettent ne manquent pas d’originalité. Les décors sont des concentrés de Moyen-Âge fantastique : simple mais diablement efficace. Les scènes d’action ne manquent pas de dynamisme même s’il est souvent limité à de simples traits. La mise en page fait dans l’originalité et l’efficacité. Seul le changement graphique de l’épilogue m’a quelque peu laissé sur ma faim, avec des teintes pastel par réellement raccord ; même si on comprend la raison.
Avec son intrigue bien construite, ses personnages haut-en-couleur et son humour décapant, le Destin d’Amrak est un excellent album d’heroic-fantasy qui ravira les amateurs du genre et qui convertira tous ceux qui sont encore légèrement réticents.