Le fils de Rome T1

On connait la légende de la fondation de Rome: les jumeaux, fruits de l'union d'une vestale et de Mars, la lutte fratricide... Mais si Rhéa Silva avait eut un troisième fils, issu d'une union forcée, si ce fils avait juré de  se venger de ses ainés, cela permettrait d'expliquer bien des choses sur l'histoire de l'impériale cité.
Une relecture originale de l'histoire de Rome à travers une mythologie largement retravaillée.
 
Si les romains sont le peuple chéri des Dieux, cela remonte à avant la fondation de la cité. A la chute de Troyes pour être précis. Enée, un de ses héros, a prit la mer et s'est installé à l'embouchure de Tibre. Plusieurs années plus tard, ses petits fils, Romulus et Remus s'entredéchirèrent pour le titre de Roi de Rome. Mais une autre légende existe. Une légende noire. Elle affirme que Rhéa Silva, la véritable mère des jumeaux eut un troisième fils d'une union forcée. Un fils qui jura de se venger de ses ainés et de détruire Rome.
En 203 avant notre ère, la deuxième guerre punique fait rage. L'illustre général carthaginois, Hannibal s'oppose au général romain Scipion. Entre ces deux immenses stratèges, la lutte est féroce, chacun n'hésitant pas à porter le champs de bataille sur le terrain de l'autre. C'est le moment que choisit l'ordre du Troisième fils de Rome pour réapparaitre. Dans le Latium, il massacre la famille d'un vieux consul. Peine perdue car le vieil homme a déjà envoyé son fils Martius, descendant d'Enée et protégé de Mars auprès de Scipion. Ensemble ils vont devoir lutter contre une alliance inédite entre Hannibal et le Troisième fils de Rome...
 
Depuis Jules Ferry, une myriade d'écoliers a appris que les jumeaux Romulus et Remus ont été recueillis par une louve. Leurs maitres d'école leur ont appris la lutte fratricide pour l'édification de Rome. Et s'ils avaient eut tord, si Rhéa Silva avait enfanté un troisième fils, fruit d'une union forcée avec Amulius... On nous aurait donc menti! Pas si sûr car la mythologie romaine ne joue pas  un rôle si important dans l'Histoire. Pas d'uchronie donc, mais plutôt une relecture de l'Histoire au regard de cette modification mythologique. Laurent Moenard nous livre donc un scénario rythmé par les scènes de bataille. Malheureusement, le bornage chronologique est si vaste que les ellipses sont très nombreuses, au risque de perdre quelque peu le lecteur. Un autre écueil réside dans le fait que le scénariste se focalise alternativement sur les deux camps, on perd alors un peu le fils des événements. En contrepartie, le scénario est très pédagogique et les novices n'auront plus aucune raison d'ignorer l'histoire romaine. La mise en image est confiée à Stéfano Martino. Le dessinateur travaille en terrain connu. Non parce qu'il est italien, mais parce qu'il s'est frotté à l'époque antique avec la premier tome de L'Oracle La pythie. On retrouve donc les qualités du dessinateur transalpin: les décors sont bluffants de réalisme et sont la preuve, s'il en était besoin, d'un travail de recherche herculéen. Les personnages sont saisissants d'humanité et le choix de angles de vue est toujours judicieux. Enfin, le trait réaliste est élégamment colorisé par Stephane Paitreau.
C'est donc une nouvelle vision de la mythologie romaine que nous proposent les Editions Soleil. Prévue en 5 tomes, Le troisième fils de Rome n'a pas fini de nous surprendre. Rendez vous est d'ores et déjà fixé avec un certain Spartacus. On a hâte...