Titre du Tome: Le gigot du dimanche
Décollage pour les années 80 où, autour d’un repas de famille qui sent bon la discorde politique et le gigot aux flageolets qui donne des gaz, les descendants de Mémé vont finalement s’allier pour découvrir la cachette du magot. Un récit qui sent bon la nostalgie où l’humour est présent du début à la fin et qui permet de passer un bon moment de lecture et de penser que cet album restera dans les mémoires.

Un dimanche sur trois, toute la famille de Pilou a l’habitude de se retrouver à Gaillac chez l’arrière-grand-mère pour un repas de famille et manger le gigot aux flageolets. Mais ce dimanche est un peu particulier car les élections présidentielles viennent de passer et les socialistes sont maintenant les représentants du gouvernement, ce qui ne manque pas d’alimenter les conversations. Ce repas est aussi particulier car Mémé a laissé sous-entendre qu’elle aurait des Louis d’or cachés dans la maison. Autour de la table, tout le monde se met à imaginer ce qu’ils pourraient faire avec ces derniers, que cela soit sa fille Clotilde et son compagnon Rodrigue ou les parents de Pilou, Virginie et Pablo ou encore Tonton et Tata Alain et Josette (et leurs enfants Pierre et Alice) en passant par Oncle Claude. Mais Mémé aime garder le mystère, que cela soit pour les Louis d’or ou bien d’autres secrets de famille, elle ne va donc rien révéler et se réjouit de leurs plans mercantiles. Elle préfère passer son temps avec Pilou et son insouciance.

A lecture du résumé de cette histoire et avant de me plonger dans cette dernière, mon premier apriori a été de penser que j’allais trouver peu d’intérêt à être dans un contexte de repas de famille suivi d’une chasse au trésor. Puis j’ai découvert que le scénariste était Philippe Pelaez, certes très prolifique et qui est présent sur quasiment toutes les thématiques mais qui est surtout l’auteur de séries comme Air, Dans mon village on mangeait des chats, Pinard de guerre, Un peu de tarte aux épinards avec lesquels j’avais passé de très bons moments. Et au dessin on retrouve ESPE que l’on ne présente plus, connu bien entendu pour Château Bordeaux mais qui est encore plus exceptionnel avec Une famille en guerre, île des justes et toute sa production chez Fluide.

Mon apriori a donc été vite balayé notamment par la lecture des premières pages. Après une présentation des personnages, les lecteurs vont se retrouver dans une ambiance des années 80 que cela soit au niveau des clivages politiques, des tenues, des décors ou du comportement des personnages qui ont été travaillés pour être à la fois physiquement différents mais surtout avec des caractères et des attitudes individuels, ce qui donne un vaudeville exceptionnel. Par sa naïveté et sa vision d’enfant, le personnage de Pilou apporte un énorme plus dans le déroulé de l’histoire, un scénario bien construit qui mériterait d’être adapté au cinéma.
Bref, on se marre du début à la fin, sans oublier des passages attendrissants, des rebondissements inattendus, inimaginables voire improbables.
Cet album est donc passé en quelques minutes d’un apriori bof à album exceptionnel qui se classe parmi les meilleurs du moment.