Nom de la série : Le jour où
Tome : 9
Titre du Tome: Le jour où elle s'est laissé le temps
Scénario : BeKa
Dessin : Marko
Couleur : Maëla COSSON
Maison d'édition : Bamboo
Chantal ne trouve plus de sens à son travail, elle n’arrive plus à écrire. Soutenue par Clémentine et Simon, elle va se laisser le temps… le temps de vivre, de respirer, d’expérimenter de nouvelles choses. Bref, le temps d’Être car, comme le lui a soufflé une mystérieuse femme croisée dans la forêt : pour faire et avoir, nous devons d’abord ÊTRE… Un neuvième opus de la série feel-good BD toujours aussi réussie et apaisante.
Chantal souffre du symptôme de la page blanche. Malgré ses efforts, elle ne trouve plus de sens à son travail et n’arrive plus à écrire. Il y a urgence car son éditeur lui met toujours plus la pression. Épuisée, elle se rend à la librairie de Clémentine et elle lui expose son mal-être. Si la libraire comprend la situation, elle ne sait comment venir en aide à son ami. Aussi lui propose-t-elle de consulter Antoine et ses « solutions folles ». Une fois sur place, c’est Simon qui prend Chantal en charge; Antoine étant occupé avec des problèmes de famille. Pour lui, Chantal doit réapprendre à se laisser le temps… le temps de vivre, de respirer, d’expérimenter. Pourtant, dès le deuxième matin, Chantal fait une crise de panique : elle a oublié le chargeur de son ordinateur. Grâce à sa rencontre avec Agnès, organisatrice d’ateliers découverte, Chantal va retrouver l’importance de Faire et d’Avoir, mais surtout d’Etre. Elle va surtout remettre tout ça dans le bon ordre…
Après avoir véritablement adoré les premiers Le jour où, j’ai fini par me lasser et j’ai abandonné la série. Et puis voilà qu’on me demande de donner mon avis sur le dernier album de la série, le 9e opus. Premier constat, je suis en territoire connu. Après une petite balade pyrénéenne avec son acolyte Philippe Charlot et leurs frères Flanchin, Marko revient en grande forme. Son trait tout en rondeur et en douceur fait toujours merveille dans cette feel-good BD. Les personnages, attachants, sont identifiables au premier coup d’œil malgré les albums non lus. Les décors font la part belle aux intérieurs cosys à la nature. Balades en forêt et autres repos au pied d’un arbre en automne sont des tranquillisants absolus en cette veille de rentrée. Et puis, il y a ce qui est raconté et les récits emboîtés laissent ici davantage la place aux souvenirs, aux pensées intérieures de Chantal. Pour cela, nulle prise de tête, juste une absence de cadre. Le dilemme vient alors de quelques planches dont on ne sait plus ce qu’elles sont. Pourtant, si confusion il y a, elle est totalement volontaire puisque Chantal doit se reconnecter avec son Être pour mettre en sourdine son Faire et son Avoir. Pour le reste, le dessin fait la part belle aux dialogues grâce à des vignettes relativement petites qui s’enchaînent les unes aux autres selon des droites pas toujours horizontales mais toujours aisément lisibles. Ce sont ces rencontres, réelles ou fictives, qui permettent de diagnostiquer le malaise de Chantal. Il faut dire que les soirées littéraires parisiennes sont des concentrés d’égo-narcissisme. Peut-être une mise en abyme pour les artistes ? D’autres, plus nombreuses, sont de véritables bouées de sauvetage auxquels Chantal va s’attacher pour enfin retrouver du plaisir à être et à faire ce qu’elle aime et non ce qu’on attend d’elle.
Sans tomber dans la manne des livres sur le développement personnel, ce neuvième opus du Jour où (elle s’est laissé le temps) fait toujours autant du bien en aidant le lecteur à comprendre qui il est et à l’aider à progresser dans sa vie. De mon côté, si j’ai perdu les petites histoires emboîtées, j’ai retrouvé, et adoré, le ton sensible et bienfaisant ainsi que la douceur du dessin.