Titre du Tome: Le masque aux mille larmes tome 2
Dans le château du prince Takedo, Sadakïo est toujours en quête du « Masque aux mille larmes » qui lui permettra de retrouver son mari. Masamura quant à lui est devenu un homme de main des bas quartiers. Un second volet où la peur, la violence, la manipulation sont les ingrédients d’une histoire qui pourrait mal finir pour tous les personnages dans ce monde moyenâgeux japonais.
Avec l’aide de Masamura, Sadakïo a pu obtenir le statut de domestique au château du prince Takedo. Elle profite pendant ses rares moments de liberté pour chercher, dans les moindres recoins du château, « le masque aux mille larmes » qui lui permettra selon la légende, de rejoindre son mari dans le monde des défunts pour le ramener à la vie. Le prince Takedo a un faible pour la jeune Sadakïo, ce qui peut être un avantage pour elle sauf s’il se sent manipulé.
Pendant ce temps, Masamura gère une salle de jeux clandestine dans les bas quartiers de Mohisatsu. A son nom, les gens tremblent. Le compagnon de route de Sadakïo s’est fait une place au sein de la pègre au côté de la puissante Mizuchi Mön. A l’extérieur de la ville, les clans Shimizu et les Hashimoto poursuivent leur rivalité et la ville de Mohisatsu devient un lieu stratégique pour remporter la guerre. Mizuchi compte bien offrir ses services au plus offrant et profiter ainsi de la situation pour renverser le prince Takedo, ce qui permettra également à Masamura de continuer à aider Sadakïo dans sa quête.
Ce deuxième tome nous propulse directement au cœur de la ville de Mohisatsu. Les deux protagonistes ne sont plus côte à côte et vivent chacun leur vie, Sadakïo restant sur la quête du « masque aux mille larmes » et Masamura tentant de survivre dans les bas quartiers. Malgré cet éloignement et le découpage dans le récit, les auteurs ont réussi à maintenir ce lien sentimental entre les deux personnages qui finiront de nouveau par se rejoindre au fil des pages de l’album. Mais l’eau de rose n’est pas à l’ordre du jour dans ce deuxième volet, bien au contraire, le récit écrit par David Chauvel entraîne le lecteur dans un jeu d’espionnage et de stratégie militaire, avec une bonne dose de violence à la sauce moyenâgeuse japonaise. Le rythme de l’album est ainsi assez soutenu malgré une fin qui reste discutable.
Côté dessin, l’italien Roberto Ali s’est livré à un bel exercice pour donner à tous ses personnages un réalisme très prononcé. Les cicatrices et marques visuelles sont flagrantes sur les visages des différents acteurs. Aucun n’est épargné par le temps et la violence, cela doit être dû aux très belles scènes de combat que propose le dessinateur.
Cette histoire prévue en deux volets est maintenant close, une fin qui laisse une porte ouverte à une suite éventuelle mais qui, pour ma part, me laisse un peu sur ma faim avec des questions sans réponses et des incompréhensions. Elle ravira les amateurs de combat de sabre et de légende japonaise, le tout dans un univers moyenâgeux.