Titre du Tome: Le ministre et la Joconde

au président français de prêter le joyau du Louvre, le tableau le plus célèbre du monde, la Joconde à la National Galery de Washington puis au MoMA de New York. Si le symbole est fort, le projet est dangereux tant Mona Lisa est fragile et attise les convoitises. Qu’à cela ne tienne, le ministre Malraux jouera les chaperons ! Voilà donc l'œuvre de De Vinci, le ministre, son équipe et le service de sécurité à bord du fleuron de l'industrie navale française : le France. Et la traversée prévue en 5 jours s’annonce tranquille, d’après le pacha. C'était sans compter sur les frasques du fantasque ministre. Jaloux de l'iconique Herbert von Karajan, également du voyage, enjolivant son passé, abusant du tabac, de l'alcool et des stupéfiants, le ministre pourrait bien compromettre l'intégrité de la vénérable dame…
le premier venu puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de l'icône de la culture française. Non, pas Jack Lang ! mais son prédécesseur rue de Valois le ministre d'État (et il est fier de ce titre protocolaire) : André Malraux. Le fantasque ministre de la Culture du général De Gaulle est l'incarnation parfaite de l'anti-héros. Fier et arrogant, il enjolive son passé pour en faire quelque chose de grandiose. Dépressif, il use et abuse de l'alcool et des psychotropes. Jaloux, il ne supporte aucune concurrence. Mais c'est lui cependant qui réussit à convaincre le Président de l'intérêt de la tournée américaine de la Joconde. Ça, c'est un fait historique ! C'est d'ailleurs la dernière fois que Mona Lisa a quitté le Louvre. Pour assurer la sécurité de l'œuvre (déjà estimé plusieurs centaines de millions de dollars), le ministre décide de l'escorter. Sur le mythique paquebot France, la traversée doit durer 5 jours. 5 jours de mer d'huile et de repos. Seulement, dès le deuxième jour, la Joconde disparaît. Et une nouvelle fois, c'est le ministre qui va se retrouver au cœur d'une enquête qui n'est qu'un prétexte à un panégyrique de Malraux. C'est très bien construit avec une focalisation centrée sur le ministre qui nous donne l'impression de t
out savoir même si on comprend vite que les trous de mémoire alcoolisé nous cachent des choses. Malgré la liste infinie de ses défauts, on s'attache à ce ministre franchouillard. Et c'est d'autant plus facile et rapide qu'Hervé Tanquerelle croque ses personnages sur un mode caricatural qui sied parfaitement à l'époque et qui nous renvoie au chef-d'œuvre d'Audiard ou à un certain gendarme tropézien. Mais les références et les allusions ne s'arrêtent pas là. Il y a de la Castafiore dans la conservatrice du Louvre et du Léonardo Di Caprio chez le ministre. Et cette ligne claire se fait aussi surréaliste à certaines occasions que ne renieraient ni André Breton ni Salvador Dali.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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