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Regnault Regnault
Le Paris des dragons Le Paris des dragons
Coup de coeur

Le Paris des dragons

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Nom de la série : Le Paris des dragons
Scénario : Joan SFAR
Dessin : Tony SANDOVAL
Couleur : Tony SANDOVAL
Maison d'édition : Glénat

Dans un Paname fantastique du début du siècle, une princesse hawaienne sauve une pauvre sirène ! Sans le savoir, les deux créatures ont brisé le sortilège qui emprisonnent tous les dragons de la capitale. Joan Sfar signe une histoire totalement barrée superbement mise en image par Tony Sandoval ! Génialissime !!
 
Dans le Paris des bas-fonds, la reine Kapa’akea est une vedette. 30 victoires pour autant de combats ! Malheureusement, elle ne laisse pas assez durer les matchs au gout de son bookmaker qui la congédie sans préavis. Elle pourrait l’assommer d’une seule main mais elle ne fait pas le poids face aux balles de révolver. Heureusement, dans ces quartiers, il est facile de rebondir et la polynésienne se retrouve rapidement dans le bordel le plus célèbre et le plus éclectique de la capitale. C’est là qu’elle fait la rencontre d’une malheureuse sirène mourante. Cette dernière est vendue à d’étranges religieux qui souhaitent la sacrifier à un mystérieux dragon. C’est le moment que choisit la reine Hawaïenne pour faire son entrée, bourrer quelques pifs, casser quelques dents, sauver la sirène et réveiller un vénérable dragon ! En effet, si la créature fantastique n’est pas sacrifiée, tous les dragons de Paris vont se réveiller. Pour Kapa’akea, c’est l’heure du choix…
Depuis Le chat du Rabbin et Donjon, on savait que du petit grain de folie présent dans la tête de Joann Sfar pouvait germer des aventures extraordinaires.  Le papa de Petit vampire le prouve une nouvelle fois avec cet excellent Paris des dragons. Il nous présente pourtant une intrigue on ne peut plus linéaire. Remontons donc le temps. Nous assistons au début de la haine héréditaire qui lie les dragons et les chevaliers. Après une première ellipse, nous nous retrouvons à la fondation de Paris. Le prêtre de l’Église Saint-Germain aide un dragon à échapper à des chevaliers. La solution est pourtant simple : « restez absolument immobile, ne clignez même pas une paupière ! ». Et cela marche ! Après une seconde ellipse, on débarque dans le Paname du début du siècle. Après une courte entracte réaliste, on réalise que la ville compte bon nombre de créatures magiques et fantastiques. On va donc suivre une reine hawaïenne à la force surhumaine qui va protéger une fragile petite sirène. A moins que ce ne soit le contraire ! Malheureusement, elles vont rompre un sortilège et ramener tous les dragons de Paris à la vie. Si la bataille s’annonce tout feu tout flamme, elle est précédée par de nombreuses bagarres et d’au moins aussi nombreux rebondissements. Aucun temps mort et lorsque le rythme ralentit, un peu, c’est alors l’humour qui prend le relais. Il faut dire qu’entre un prêtre qui n’a pas vu le jour depuis 1000 ans, un dragon déguisé en bonne du curé, une sirène enchanteresse et une princesse sans peur ni reproche, les échanges et autres quiproquos sont légion. Mais là où Joann Sfar est absolument génial, c’est quand il insère des seconds rôles absolument désopilants, à l’image du célèbre philosophe Vol-Terre ! Quant au final, on retrouve l’humanisme du philosophe et d’innombrables références. C’est drôle, ça fait réfléchir, c’est extrêmement bien fait ! Le dessin est confié au talentueux Tony Sandoval (que nous aurons le privilège d’accueillir lors de notre week-end de BD indépendante !). L’artiste se met au diapason de son intrigue. C’est ainsi qu’on se demande, après quelques pages, si c’est bien lui qui a tout dessiné tant les styles sont différents. Les premières pages sont très romantiques avant que le trait ne devienne totalement caricatural. Nouveau changement d’époque et nouveau changement de style avec quelque chose de semi réaliste très réussi. Mais on n'est pas encore au bout de nos surprises. Les scènes de bagarres revêtent un petit côté manga à la Dragon Ball et certaines parenthèses multiplient les hommages. C’est ainsi qu’on passe de Toulouse-Lautrec à Edward Hopper en un clin d’œil.
 N'y allons pas par quatre chemins, cet album est totalement barré, tant dans son intrigue que son dessin ! C’est absolument génialissime !!

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

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