Nom de la série : Le pays de l'eau qui monte
Scénario : Rodolphe
Dessin : Patrice Le Sourd
Couleur : 1ver2anes
Maison d'édtion : Delcourt
Grandpierre, un petit village paisible dans la vallée du Don... Paisible ? Enfin d’habitude oui, entre l’école, sa boulangerie ou sa radio locale, il s’agit bien d’une bourgade tranquille mais tout va être bouleversé par des pluies incessantes... La localité est menacée par les eaux ! Une chouette BD à découvrir pour les grands et les petits !
Alors que la vie semble suivre suit son cours au gré des nouvelles distillées par la radio locale de Martin, les habitudes des villageois vont bientôt être bousculées par les énormes précipitations ! Ainsi, Max et Léo, deux jeunes lapereaux sont éloignés par le maire de la rivière car cela devient trop dangereux...
A partir de ce moment-là, on suit les deux jeunes héros qui suivent eux-mêmes les événements de très près. Ils décident même d’agir à leur manière et parcourent le village en quête de ceux qui ont besoin d’aide : un chat coincé dans un arbre, une personne âgée isolée…
En effet, l'inondation bouleverse la communauté entière : routes coupées, électricité absente, eau devenue imbuvable, inquiétude généralisée. Mais face à l’adversité, une belle solidarité s'organise : on se serre les coudes, on s'entraide, on improvise et on attend des jours meilleurs...
Ce qui rend "Le Pays de l’eau qui monte" intéressant, c’est l’habileté de Rodolphe à mêler simplicité apparente et profondeur de fond. Le choix de placer des animaux anthropomorphes, ici des lapins, au cœur de l'histoire, donne à l’album un aspect enfantin rassurant qui séduira immédiatement les jeunes lecteurs. Mais sous cette apparence douce se cache une véritable réflexion sur l’environnement et les conséquences très concrètes du dérèglement climatique, un sujet rarement abordé de manière aussi accessible pour le jeune public.
L’histoire ne cherche pas à minimiser l’angoisse que peut générer une mais ce climat d’inquiétude est systématiquement contrebalancé par des élans d’entraide et de solidarité : des voisins qui partagent ce qu’ils ont, des enfants qui deviennent eux-mêmes acteurs du sauvetage...
Les illustrations de Patrice Le Sourd participent pleinement à la réussite de l’album. Son choix d’un trait fin et expressif, rappelant les livres jeunesse classiques est une réussite. Les lapins « humanisés », évoluent dans un décor qui respire l’authenticité : petites maisons rurales, rues paisibles...
"Le Pays de l’eau qui monte" est donc une bande dessinée qui réussit le pari délicat d’aborder un sujet grave – l’impact du dérèglement climatique et des inondations – sans effrayer les jeunes lecteurs, tout en restant captivante pour les plus grands.
Grâce à son scénario efficace et à un dessin plaisant, elle offre une belle leçon d'entraide et de résilience. Jamais moralisateur, le récit glisse des messages de prévention et de responsabilisation écologique, tout en restant avant tout une belle histoire d’aventure et de courage à hauteur d’enfant. Une œuvre à partager en famille !
