Le Sceau du dragon 2.Ira, l'écuyère

Niilak est toujours déchiré par la guerre que se livrent les écuyers Skyars et les chasseurs Mirkyrs. Guerre dont les dragons semblent être la cause. Pour Ira, jeune princesse et écuyère d'Anori, cela est lointain. Jusqu'à ce qu'elle rencontre un chasseur Mirkyr. Une rencontre qui va changer sa vie.
Deuxième tome de la trilogie, Ira l'écuyère n'est pas qu'un simple album de transition. C'est une sorte de seconde exposition magistralement menée par un duo d'artistes espagnols.
 
C'est le jour du couronnement. La princesse Ira devient officiellement écuyère et héritière du trône d'Anori. En tant que telle, son père lui offre une hache d'une grande valeur familiale. Hélas, la formation de princesse n'est pas du tout du goût d'Ira qui préfère la bagarre au banc de l'école. Profitant d'un temps libre, elle décide d'aller faire une balade sur le dos de Glosoli, son dragon. Malheureusement, en cours de route, l'équipage rencontre un chasseur Mirkyr. Le combat s'engage. Le chasseur perd une main mais vole la hache et Ira ne doit la vie qu'à l'intervention de Glosoli qui, lui aussi, est gravement blessé. Pour Ira, une seule solution, si elle veut le sauver: se rendre au conclave. Si les prêtres sont confiants quand est la survie du dragon, ils semblent cacher des choses à la princesse. Cette impression est renforcée à l'arrivée du Commandant Vral, son père. Il lui ordonne de retourner à Anori finir son éducation. Si Ira s'exécute, sa rencontre avec le chasseur Mirkyr semble avoir laissé de profondes traces...

Lorsque l'on crée un nouvel univers, les sources d'inspiration sont innombrables. C'est du moins ce que l'on se dit à la lecture du Sceau du dragon. L'essentiel est alors que l'alchimie entre toutes les inspirations fonctionne afin d'obtenir une histoire unique. Force est de constater que Manuel Gutierrez réussit à embarquer le lecteur dans son monde peuplé d'hommes en guerre depuis des lustres et où les Dragon semblent être la clef de tout. En ce deuxième opus de la trilogie, la narration change. Exit le Mirkyr Ari, c'est à travers les yeux de la princesse et écuyère Ira que l'histoire nous est contée. Si le relais de narration n'est pas une nouveauté, il est ici très judicieusement employé. C'est l'occasion pour le scénariste espagnol d'apporter un éclairage plus politique à son intrigue. Certes on retrouve bon nombre de scènes de combat, dont celle entre Ira et Ari mais l'essentiel de l'histoire se joue dans les alcôves du pouvoir, à Anori  ou au conclave. Petit à petit, le lecteur assemble les différentes pièces de ce puzzle heroic fantasy; jusqu'à ce que le dernier rebondissement ne vienne tout fiche par terre. Cela augure d'une conclusion en apothéose!  Conclusion prévue pour la fin de l'année.
Le dessin est toujours porté par la jeune dessinatrice ibérique Xulia Vincente. Avec son style inimitable, elle donne vie à ses personnages autant qu'aux scènes de guerre. Avec beaucoup de fluidité et de vivacité, elle crée un univers attachant et remarquable entre tous. D'autant que les angles de vue et la mise en page renforcent encore un peu plus cette impression de grands espaces.

Lorsque les Aventuriers de l'étrange s'étaient lancé dans cette trilogie d'heroic-fantasy espagnol, certain avait regarder cela avec un drôle d'air. Maintenant que le tome 2 est sorti, ils n'ont plus qu'à avouer que le challenge est réussi. L'intrigue est complexe juste ce qu'il faut. Les rebondissements la relance à merveille.  L'univers est attachant, les procédés de narration ainsi qu'un dessin vif et coloré venant rehausser encore l'ensemble. Il n'y a pas à dire, avant même la parution du dernier tome, c'est une réussite!