Nom de la série : Le souffle du diable
Scénario : Ken BROEDERS
Dessin : Ken BROEDERS
Couleur : Ken BROEDERS
Maison d'édition : Anspach
1783, en France. Dans une auberge isolée, Madeleine réprimande son demi-frère Benjamin, qu’elle considère comme un bon à rien, incapable même de porter des valises sans les laisser tomber sur les pieds des voyageurs. Pourtant, l’auberge prospère : les pièces d’or s’accumulent. Madeleine est une travailleuse acharnée ; elle a hérité de l’auberge et, avec son mari Jean, elle fait tout pour en faire un lieu incontournable.
Un soir, alors que Benjamin rêve sur les toits de l’auberge, le ciel commence à s’assombrir, masquant les étoiles. Au petit matin, une brume épaisse et jaunâtre recouvre totalement le ciel. L’air devient de plus en plus irrespirable et l’odeur, insoutenable. Les jours passent et la brume persiste, provoquant l’assèchement des cultures, la mort des bêtes et la raréfaction des voyageurs. Certains commencent alors à parler de malédiction, d’envoûtement, du « souffle du diable ».
Inspiré d’une histoire vraie (que vous découvrirez en fin d’album et dont nous ne pouvons révéler davantage sans gâcher votre plaisir de lecture), cet album met l’accent sur la puissance des croyances. À cette époque, la religion – et, par extension, le diable – occupe une place centrale dans la vie de chacun. L’auteur belge Ken Broeders part d’un phénomène naturel pour le transformer en un mystère apparemment inexplicable. Il le replace dans un contexte historique sombre et intrigant.
En construisant un scénario où il ne dévoile pas toutes les clés dès le départ, il entraîne le lecteur sur une fausse piste : celle de la malédiction, de la superstition, de la diablerie. Mais en réalité, la réponse est purement naturelle. Ainsi, l’auteur démontre que même nous, à notre époque, aurions pu nous laisser berner par la croyance religieuse.
Pour enrichir le récit, il installe son intrigue dans un huis clos familial et fait naître une tension intime entre un frère et une sœur. Ce petit plus donne de la profondeur et touche le cœur du lecteur.
Au final, un album qui mérite d’être lu : un scénario pesant, un avenir incertain pour les personnages et un dessin qui capte toute notre attention. Mention spéciale aux couleurs, qui jouent un rôle essentiel en donnant véritablement vie à la brume, transformée en personnage à part entière.
Un très bon thriller.
Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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