Nom de la série : Légende des Stryges
Tome : 1
Titre du Tome: Les eaux du chaos
Scénario : Eric Corbeyran
Dessin : Nicolas Begue
Couleur : Lucie Fabbro
Couverture : Richard Guerineau
Maison d'édition : DELCOURT
Égypte, 1869. Dans un campement en plein désert, sous une chaleur étouffante, l’archéologue Alexandre Sardin s’est réfugié dans une tente pour écrire une lettre à sa bien-aimée Victoire. Il y évoque ses difficultés, l’avancée décevante de ses recherches qui piétinent, mais surtout sa très grande fatigue. Sa lettre à peine terminée, Bernat, le financier de l’expédition, entre brusquement dans la tente et lui ordonne de le suivre. Il le conduit vers une porte récemment découverte sur le chantier.
En pénétrant à l’intérieur d’un édifice qui ressemble à une pyramide, ils découvrent une chambre contenant sept sarcophages démesurés, recouverts d’écritures et de symboles cunéiformes. L’excitation est trop forte : Bernat et Sardin décident d’ouvrir l’une des sépultures. Une odeur nauséabonde s’en échappe, bientôt suivie par un liquide noir, épais et gluant. Après l’avoir évacué, un corps momifié apparaît. Mais ce corps ne peut être humain : il mesure près de 3,50 m de haut.
Un mois plus tard, l’expédition est de retour à Marseille. À peine débarqués, les mystérieux sarcophages deviennent l’objet de toutes les convoitises…
Les Stryges sont intimement liées, depuis l’Antiquité, aux croyances et à la mythologie humaines, nourrissant de nombreuses légendes autour de ces inquiétantes créatures ailées. Elles apparaissent dans des récits sacrés, occultes, adaptés en romans ou au cinéma. La bande dessinée n’est pas en reste : il y a 28 ans déjà, Éric Corbeyran donnait naissance à Le Chant des Stryges (18 tomes au total), rapidement suivi par Le Maître du jeu, Le Clan des chimères, Les Siècles des ombres, pour ne citer que ces séries.
Après quelques années de repos, à l’image des sarcophages découverts par Alexandre Sardin, Corbeyran redonne vie à cet univers avec La Légende des Stryges. Rassurez-vous : il n’est pas nécessaire d’avoir lu toute la saga pour se plonger dans cette nouvelle série. L’écriture vous fait voyager à la fois dans le XIX? siècle, avec ses costumes et ses décors, mais aussi dans l’Égypte ancienne et ses dieux, à travers la découverte des sarcophages. Ces momies hors norme nourrissent un suspense et une intrigue captivante.
Le personnage principal, Alexandre Sardin, s’impose comme une sorte d’Indiana Jones : sa prestance, ses actions, ses connaissances en chimie et en histoire apportent de la richesse et de la crédibilité au récit. Certes, ce premier tome laisse le lecteur sur sa faim, de nombreuses pistes étant lancées. Et pour les connaisseurs, l’univers des Stryges ne serait pas complet sans la présence de Sandor G. Weltman, ici incarné en puissant mécène industriel.
L’univers est une chose, mais il faut aussi souligner le magnifique travail graphique de Nicolas Bègue. Voulu ou pas, son style réaliste rappelle celui de Richard Guérineau, comme un clin d’œil au passé et une invitation à replonger dans l’univers des Stryges. On apprécie particulièrement chez Bègue son sens du détail, la justesse de ses décors et ses perspectives : un travail remarquable.
Il ne reste plus qu’à attendre la suite, car toutes les intrigues n’ont pas encore été révélées. Mais une chose est sûre : le retour de cet univers est une vraie réussite.
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