Titre du Tome: Les 5 Terres 4 La même férocité
Méderion, le nouveau et jeune monarque d’Angleon, sort renforcé de la tentative de coup d’état avortée des lions. Sous des atours de conciliation, il impose toujours un peu plus son pouvoir.Les 5 Terres sont toujours aussi secouées par les affres du pouvoir et nous, lecteurs, on se régale en suivant les vicissitudes de cette excellente saga fantastique.
Le jeune roi tigre Méderion sort renforcé dans la tentative de coup d'état fomentée par les lions. Il s’est nommé une nouvelle ombre : le jeune lion Terys. Ensemble, ils semblent donner des gages de modernisation : ils veulent tourner le dos à la sempiternelle rivalité entre les races. Pour les étudiants,

c'est surtout un aveu de faiblesse qu'ils comptent bien pouvoir exploiter afin de mettre à bas la monarchie. Ces considérations politiques indiffèrent totalement les otages des 4 peuples. Pour eux, c'est une occasion inespérée de prendre la fuite. Astrelia, la fille de l'ancien roi est, elle aussi, loin du tumulte qui règne à Angleon. Elle ne s'imagine pas que sa fuite a mis la cité en émoi et qu'elle est activement recherchée. Sa tante a engagé une pisteuse pour l'éliminer tandis que Sameus, le tuteur du roi et ancienne ombre, a engagé un chien mercenaire pour la ramener saine et sauve. Alors que la situation se tend partout, la cité féline est plus que jamais vulnérable. Le sort d'Angleon n'a jamais été aussi incertain…
Avec une minutie d'horloger, voilà donc (déjà) le quatrième opus des
Cinq Terres, cette gigantesque fresque historico-fantastico-anthropomorphique. On se retrouve donc à la cour d

'Angleon qui est particulièrement secouée depuis quelques mois. Il y a eu la mort du roi Cyrus et de sa fille Miléria. Il y a eu la querelle entre ses successeurs et leur mort respective. Il y a eu l'accès au trône d'un gamin plus retors qu'il n'y paraît, à la suite d'une tentative de coup d'état aussi mal orchestrée que volontairement éventée. Pour ce 4e épisode, le rythme ralentit quelque peu et la paix, toute relative semble régner sur Angleon. Maintenant qu'il est arrivé au pouvoir, le jeune roi Méderion et son ombre lion Terys donnent l'impression de vouloir moderniser le royaume, coupant ainsi l'herbe sous le pied de leurs adversaires. Mais attention à l'ultime rebondissements à la Henri III ! Si l'intrigue principale marque une pause, toute relative, les intrigues secondaires s'épanouissent et s’étoffent. C'est ainsi que des personnages très secondaires prennent davantage d'épaisseur. Si c'est le cas du cadet Kara, le personnage qui explose en pleine lumière est surtout le redoutable mercenaire Kirill. À la manière d'un
Terminator, il a accepté un travail et fera tout pour le mener à bien. Et puis, d'autres personnages s’éclipsent, comme le jeune Thys ou encore le capitaine de la garde Blasserius. Mais nul doute que les scénaristes sauront les faire réapparaître au moment opportun. Toujours est-il que cet album est un peu moins dynamique, plus politique que les précédents. Là encore, on devine que les scénaristes ont besoin de poser de nouveaux ja

lons, qui s'annoncent explosifs. Ce qui est toujours aussi efficace, c'est le dessin de Jérôme Lereculey. Puisant son inspiration dans ce que l'heroic fantasy fait de mieux, on retrouve une touche de Minas Tirith dans Angleon et
Game of Thrones n'est jamais loin. Mais peu un peu, le dessinateur impose ses codes. L'université féline prend des allures de Fontainebleau et les monastères sont dignes des météores grecques. Quant aux personnages, la diversité féline est un véritable régal pour les yeux, pour ne parler que de l'espèce la plus représentée dans ce premier cycle. Cerise sur le gâteau, l'ensemble est magistralement réhaussé par des couleurs pastel du meilleur effet signées Dimitris Martinos.
Après quatre tomes,
Les Cinq Terres s'affirme comme une grande, une immense saga indispensable à toute bibliothèque qui se respecte.