Les chevaliers d'Héliopolis 4 Citrinitas L'oeuvre au jaune

Encore une épreuve et la formation d’Asiamar, fils hermaphrodite de Louis XVI, sera terminée. Le voilà désormais lancé dans une nouvelle mission : il doit sauver les alchimistes en ramenant le cerveau de Jack l’éventreur. Mais une fois de plus, rien ne se passe comme prévu…
Une conclusion dans le plus pur style Jodorowsky avec un dessin de Jérémy toujours aussi magistral ! Une collection à posséder obligatoirement dans sa bibliothèque !
 
La formation alchimique d'Asiamar est presque terminée. Après Nigredo, Albedo et Rubedo, il ne reste plus qu'au fils de Louis XVI qu'à accomplir Citrinitas, l'œuvre au jaune. Sans surprise, le jeune apprenti réussit à s'extirper de son enveloppe corporelle pour conjuguer soleil intérieur et soleil extérieur. Après 22 jours de lutte, Asiamar retrouve la jeunesse pour l'éternité. Il se voit alors confier une nouvelle mission. À Londres, un tueur d'un nouveau genre hante les rues. Il égorge les prostituées puis les éventre avant de s'emparer de leurs ovaires. Pour Fuxi, le maître spirituel des chevaliers d'Héliopolis, il s'agit d'un mutant ayant le pouvoir d'anéantir tous les alchimistes. Asiamar doit donc se servir de son côté féminin pour attirer Jack l'éventreur et ramener son cerveau à Fuxi. Seulement, une fois sur les bords de la Tamise, rien ne se déroule comme prévu: Jack l'éventreur est une femme qui maîtrise les techniques secrètes d'Héliopolis. Asiamar décide donc de demander des éclaircissements à Fuxy et ce qu'il va apprendre est loin de ses pires rêves...

Après quatre années de suspense, nous allons enfin savoir ! Si ce quatrième opus s'intitule Citrinitas, il aurait aussi bien pu se nommait révélations ! C'est en effet l'album de toutes les révélations mais attention, façon Jodorowsky! Et comme, chez le maître, le temps ne semble pas avoir de prise, attendez-vous à de nombreux flashbacks et autres ellipses. Le risque est alors de perdre le lecteur dans les limbes les couloirs temporels. C'est mal connaître le scénariste. Chaque balade dans le temps est mûrement réfléchie et toujours judicieusement intégrée. On découvre donc l'origine des chevaliers d'Héliopolis et cette information, si elle ne surprendra pas les habitués du scénariste franco-chilien, risque de fort de bouleverser Asiamar. Heureusement, se ressaisissant rapidement, le fils de Louis XVI se voit confier une nouvelle mission qui, elle aussi, pourrait bien changer la face de l'Humanité. On l'aura donc compris, cette intrigue tient toutes ses promesses et même un peu plus. D'autant que le trait de Jérémy vient ajouter une dose de poésie et de sensualité magistrale. Alors oui, les quarantenaires verront dans la couverture un hommage à d'autres chevaliers, du Zodiaque ceux là, mais cela participe également une inspiration de l'artiste belge. Pour le reste, le dessinateur de Barracuda reste fidèle au style qui lui a ouvert les portes du succès. Le dynamisme est magistral de réalisme. Les décors, à quelque époque que ce soit sont exceptionnels et les personnages sont d'une beauté ! d'une élégance ! d'une expressivité ! On découvre ainsi une autre facette de l'artiste qui nous prouve qu'il peut s'évader vers d'autres univers que la piraterie et s'ouvrir à celui spatial de Jodoroswky.

Avec cet album se clôt une saga haute en couleur. Une saga où l'alchimie avoisine la science-fiction, où l'histoire est revisitée avec énormément de charme et de sensualité. Une saga indispensable pour toute bibliothèque qui se respecte.