Titre du Tome: Les éternels de Ponthierville Tome 1/2

forme d'apartheid déguisé qui règne dans la colonie belge. Jules est nommé à Ponthierville, une bourgade créée par Pierre Pontier en même temps que la plus grande exploitation forestière du pays. Le voyage est éprouvant, et surtout long, mais dès son arrivée, l'inspecteur de la ville le rassure : la bourgade est extrêmement tranquille. Le juge néophyte est immédiatement invité à rencontrer tout ce que la ville compte de personnalités, toutes blanches évidemment. L'alcool et le mauvais temps aidant, le juge se voit offrir l'hospitalité pour la nuit. Mais au petit matin, il est réveillé par l'inspecteur : un meurtre vient d'être commis et la victime n'est autre que le fils héritier des Ponthier. Loin des préjugés des deux communautés, le juge est bien décidé à mener son enquête, bien décidé à découvrir la vérité.
compte plus les accusations en xénophobie et colonialisme qui frappe le reporter du Petit Vingtième. C'est évidemment faire abstraction du contexte de l'époque et c’est alors le dur travail de l'historien qui s'engage. Ce mélange des genres, c'est ce qui guide le travail de Christophe Cassiau-Haurie. Le scénariste nous plonge dans la colonie belge de la fin des années 50. Après un clin d'œil à un futur dignitaire zaïrois, il nous fait suivre les pas d'un jeune diplômé de droit à la découverte du Congo et pas uniquement de Léopoldville, sa capitale. C'est comme cela qu'on découvre le racisme ordinaire, l'inégalité et l'idéologie coloniale. Cela forme un tout, l'ensemble refusant d'être manichéen. Afin d'apporter du dynamisme à ce portrait sociétal, le scénariste y ajoute un meurtre et une enquête. Le fils d'un propriétaire terrien est retrouvé, au petit jour, assassiné à l'entrée du domaine alors qu'il devait se trouver au sein de sa garnison. C'est tout naturellement vers les indigènes que les soupçons se tournent. Mais pas pour le juge Hoffmann qui entend mener à bien son enquête. Sans être ébouriffante, l'intrigue se déroule avec un rythme très agréable. Les passages narratifs et explicatifs, plus lents, permettent au lecteur de
comprendre les personnages et le cadre tandis que les interrogatoires et les dialogues accélèrent autant les échanges que le rythme. Le lecteur n'est jamais pris au dépourvu tant par l’intrigue que par les dessins. Avec un style réaliste Tshitshi dresse un portrait efficace de la colonie belge. Même si certains personnages peuvent parfois être confondus, le lecteur s'y retrouve assez facilement. C'est surtout la colorisation directe qui marque. La végétation n’est que plus présente, l'ocre de la Terre devient obsédante. Même la pluie omniprésente renforce l'atmosphère pesante de cette enquête.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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