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Les évasions perdues Les évasions perdues

Les évasions perdues

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Nom de la série : Les évasions perdues
Scénario : Thomas Legrand
Dessin : François Warzala
Couleur : François Warzala
Maison d'édition : Rue de Sèvres

Thomas LEGRAND s’est inspiré de l’histoire de son père pour raconter l’histoire de Jacques LEBOY, un aspirant officier de l’armée française qui demeura près de cinq ans dans le Stalag I-A, un camp de prisonniers en Allemagne.
Après quarante ans de silence ou presque, Jacques LEBOY se décide enfin à raconter au benjamin de ses huit enfants son histoire au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, en septembre 1939, le jeune homme de dix-neuf ans, certain d’une victoire rapide des Alliés, devance-t-il l’appel pour s’engager. Et après une formation de trois mois au lieu des deux années réglementaires, il se retrouve à la tête de quarante tirailleurs algériens au sein du 1er régiment d’infanterie coloniale. Le sous-équipement général de sa section et l’absence d’ordre lors de l’offensive allemande en mai 1940 conduisent l’aspirant à se rendre pour permettre à ses hommes de s’échapper. Il se retrouve alors prisonnier, et il est conduit avec des centaines de ses semblables dans des wagons à bestiaux dans un premier stalag près de Dortmund puis dans le Stalag I-A, leur destination finale, en Prusse orientale à près de 1500 kilomètres de la frontière française. Un seul objectif va alors obséder Jacques LEBOY : s’évader.
Ce roman graphique est passionnant car il aborde un sujet peu connu de la Seconde Guerre mondiale, celui des camps de prisonniers allemands, les stalags. En effet, à l’issue de la cinglante défaite de l’armée française lors de la bataille de France en juin 1940, ce n’est pas moins de 1,8 million de soldats français qui seront emprisonnés dans ces camps. De plus, l’ouvrage présente un « Aspilag » c’est-à-dire une partie du Stalag I-A uniquement réservée aux aspirants officiers. L’objectif de Vichy était d’y former une élite française capable de redresser la France au sein d’une Europe dirigée par les Nazis. L’encadrement revenait alors à des officiers collaborationnistes chargés de diffuser la propagande de PÉTAIN au sein de ce camp-université très particulier. Thomas LEGRAND y montre très bien la difficile position des Gaullistes en résistance aux Pétainistes. Cette histoire est en grande partie autobiographique car comme l’a déclaré l’ancien éditorialiste de la matinale de France Inter sur cette même radio : « 80 % de l’histoire de Jacques LEBOY, Marcel LEGRAND autrement dit, est réelle et 20 % fictionnelle. ». Par ailleurs, le trait plaisant de François WARZALA est tout à fait adapté à un lectorat jeune corroborant l’idée d’un message porté par l’ouvrage devant toucher toutes les générations.
Cette bande-dessinée est une très belle réussite en montrant les vicissitudes d’un homme et ses difficultés pour faire un choix durant cette période difficile et trouble.

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : Bouli

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