Titre du Tome: Les frères Rubinstein 2.Le coiffeur de Sobibor

plus encombrants qu'il n'y paraît ça et que la seule solution, pour brouiller les pistes, est de les séparer . Salomon est engagé dans un atelier de confection textile et Moïse devient l'apprenti du coiffeur Goldblum. Seulement, Salomon veut à tout prix honorer la mémoire de ses parents en envoyant Moïse dans les plus prestigieuses écoles. Il retrouve donc son cadet et, à force de petits boulots et de bonnes rencontres, réussit à lui offrir des cours de remise à niveau. Il parvient même à réaliser son rêve à lui en approchant le réalisateur de cinéma, Noam Katz. Tout cela, Moïse se le remémore alors qu'il se prépare à effectuer sa première coupe de cheveux, à Sobibor, en 1948.
à ce lancement, l'intrigue était menée avec trois temporalités : on découvrait les frangins dans le Nord minier de la fin des années 20, on les retrouvait plus tard aux États-Unis avant de finir avec Moïse à son arrivée à Sobibor. Le lecteur s’égarait un peu entre ces trois moments. Pour ce deuxième opus, le scénariste simplifie sa chronologie en ne conservant que les événements qui suivent l'agression du fils de l'industriel Lambertin tout en incrustant la dure vie de Moïse au camp de Sobibor. Évidemment, on gagne en fluidité mais on nous ferme cette troisième intrigue. Sentiment paradoxal que j'évoquais plus haut ! Surtout que les deux albums s'enchaînent très rapidement. Pour le reste, on retrouve les deux frères Rubinstein aussi différents qu’attachants. En fuite, ils se cachent chacun dans leur coin mais leurs liens sont plus forts que tout et, ensemble ils peuvent réussir de grandes choses. À travers le prisme policier, c'est toute la société française qui est critiquée dans ce qu'elle avait d'antisémite et de conservateur. C'est également une ode à la vie facile et à la débrouillardise les années folles. Si Luc Brunschwig signe un scénario captivant et poignant, Étienne Le Roux le met en images afin de faire partager au plus grand nombre cette émotion. Grâce à un trait tout en finesse et en subtilité, le dessinateur donne une âme à chacun de ces personnages. Il y a les laids qu'on va détester et les gentils. Mais la grande force du dessinateur vient de la représentation des Allemands dont on ne sait s'il faut les haïr pour leurs sentiments et leurs actions ou les remercier pour le sort qu’ils
réservent à Moïse et à quelques autres. L'autre atout du dessinateur tient à sa réalisation car à ce niveau, il ne peut plus être simplement question de mise en page. Toujours dans l'idée de faciliter la compréhension des flash-backs, Elvire De Cock alterne entre une colorisation chaude pour les souvenirs et extrêmement terne, pour ne pas dire vert-de-gris, pour la vie concentrationnaire.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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