Nom de la série : Les mémoires du Dragon Dragon
Tome : 3
Titre du Tome: Osez Joséphine
Scénario : Nicolas JUNCKER
Dessin : Simon SPRUYT
Couleur : Simon SPRUYT
Maison d'édtion : Le Lombard
Pour entrer en Italie, le général Bonaparte et sa charmante épouse Joséphine peuvent compter sur la couardise courageuse du plus célèbre des dragons : Dragon ! Troisième et ultime volet des Mémoires du dragon Dragon toujours aussi hilarant !
Ça y est ! Les armées de la République, menées par le jeune et talentueux général Bonaparte, sont entrées en Italie ! C’est du moins ce que raconte le dragon Dragon pendant la bataille de Lodi ; lui que le général avait chargé de chercher un gué traînasse en imaginant ses mémoires. Furieux, Bonaparte lui ordonne de traverser l’Adda sur le champ ! C’est ce geste à demi-héroïque qui permet aux soldats de prendre le pont et d’ouvrir la route vers Milan. Dans la capitale lombarde, Dragon et les siens sont accueillis en libérateur. Mais, après des pillages incessants, ils sont davantage détestés que les Autrichiens. De tout cela, Dragon n’en a cure ! Il profite de son prestige pour servir de modèle à un jeune peintre, Antoine-Jean David. C’est la générale qui a acheté ses toiles et voilà Dragon propulsé dans la haute société. Il conseille Bonaparte, il assure la sécurité de Joséphine. Tout lui est bon pour ne pas retourner au combat, pour jouir des douceurs de la dolce Vita. Oui mais voilà, Joséphine a déjà un favori et Napoléon n’aime pas qu’on lui fasse de l’ombre…
On ne compte plus les comédies qui prennent pour cadre tel ou tel événement historique. Ils ont presque tous le même point commun : ils s’amusent de l’événement ou des protagonistes en détournant la réalité. Pour ce troisième et ultime volet, Nicolas Juncker reste fidèle à la recette qui lui a assuré le succès : imaginer un soldat "particulier" dans les méandres véridiques de la Révolution française. Cette période riche et complexe est totalement maîtrisée par le scénariste. Il choisit quelques événements marquants et très bien instruits, ici les campagnes italiennes, pour y déposer presque nonchalamment son personnage toujours aussi mal dégrossi. En effet, Pierre-Marie Dragon a toute la panoplie du anti-héros. Couard, voleur et lubrique, il a toutes les qualités qu’on aime détester. Et une nouvelle fois, il fait sien les propos que les colons belges utiliseront quelques années plus tard « courage fuyons ! ». Seulement, face à un général de la taille de Bonaparte, la fuite héroïque est vaine. C’est alors qu’apparaît la générale, contrainte de suivre son époux en terre italienne. Débute alors une cour effrénée mais perdue d’avance pour dragon Dragon. Cette fois encore, il va pouvoir jouer de son influence pour écrire l’Histoire. Côté dessin, la maîtrise historique de Simon Spruyt est parfaite. Le pont de Lodi, les rues et les palais milanais et même le pont d’Arcole sont parfaitement retranscrits. Les batailles ont un supplément de vie (si j’ose dire) grâce à un découpage et des angles de vue variés et très efficaces. Le trait caricatural des personnages complète à merveille des dialogues qui font mouche à chaque fois. Reste l’épilogue qui nous fait faire un petit bond dans le temps mais qui, lui aussi, est totalement hilarant.
Avec cet album se clôt la trilogie des Mémoires du dragon Dragon. Des mémoires à la vérité toute alternative mais à l’humour indiscutable !