Nom de la série : Les météores
Titre du Tome: Histoires de ceux qui ne font que passer
Scénario : JC Deveney
Dessin : Tommy Redolfi
Couleur : Tommy Redolfi
Maison d'édtion : Delcourt
Dans une petite ville d’Amérique du Nord, les habitants semblent vivre dans la routine de leur vie quotidienne faites de tracas ou de petites victoires. Mais cette vie pourrait bien être bouleversée lorsque des chercheurs annoncent avoir découvert une nouvelle météorite jusque là inconnue... Un récit choral aussi original et réussi sur la forme que sur le fond !
Aux alentours de 05h30, il n’y a pas grand monde à l’arrêt de bus, d’autant plus quand il neige à pierre fendre... Alors lorsqu’Hollie, une infirmière dont la voiture est tombée en panne et est obligée de prendre le bus de 05h46, voit débarquer Floyd, une sorte de géant un peu simplet, elle est un peu anxieuse. Pourtant elle est rapidement touchée par ce géant si doux qui connait des moments d’absences et de confusion.
Au fil des pages, on découvre également d’autres personnages qui se révèlent attachants grâce à leurs failles notamment. Le fils d’Hollie par exemple, Elijah, est en pleine crise d’adolescence, Gary, quant à lui est un ancien alcoolique, un joueur invétéré mais c’est également le tuteur de Floyd et un homme engagé pour le bien-être de sa communauté...
Tous ces personnages vont être confrontés à l’annonce de l’arrivée d’une météorite, détectée par des astronomes amateurs canadiens, dont la trajectoire semble devoir frôler la Terre, voire même causer un impact majeur... Avec ces probables conséquences funestes, on pourrait penser qu’il s’agit d’un récit où des héros inattendus vont tenter de sauver le monde... Mais en réalité, il s’agit plutôt pour les auteurs de décrire des fragments de vie de personnes normales qui tentent de garder le contrôle de leur vie malgré la peur et l’incertitude. Cette météorite devient même finalement le symbole de cette fatalité qui plane sur eux...
Jean-Christophe Deveney nous livre donc un scénario touchant avec une galerie de personnages plutôt hétéroclites mais qui se révèlent presque tous émouvant d’une façon ou d’une autre. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est sa façon de tisser des histoires simples où chaque personnage a ses propres failles mais aussi ses propres espoirs. Par exemple, Floyd m’a marqué : sa présence, angoissante au début devient finalement presque rassurante malgré sa maladie. Finalement, c’est un album qui prend le temps de nous faire aimer ces êtres que l’on croise et qui, quelque part, nous ressemblent.
Au niveau du dessin de Tommy Redolfi, j’ai apprécié le format original, presque cinématographique avec ses planches à l’horizontal. Ses dessins sont également très réussis. Tout au long des plus de 300 pages, on est plongé dans une atmosphère feutrée et mélancolique avec ces paysages enneigés et ces teintes bleutées qui vont de pair avec une ambiance de récit d’apocalypse imminent. Il parvient à donner une « âme » à ses personnages torturés mais également plein d’espoirs...
Pour conclure, Les Météores est une œuvre émouvante, presque poétique qui mérite d’être lue tant pour son format original que pour son scénario aussi touchant que réussi !