Nom de la série : Les nouvelles aventures de Barbe Rouge
Tome : 5
Titre du Tome: L'île aux chimères
Scénario : Jean Charles KRAEHN
Dessin : Stefano CARLONI
Maison d'édition : DARGAUD
Après avoir délivré sa fille Carmen et Concha, Éric reçoit deux pigeons voyageurs envoyés par Barbe-Rouge, lui indiquant les coordonnées de l’île des évadés. Celle-ci sert de refuge à plus de deux cents « marrons », des esclaves ayant fui les plantations. Parmi eux se trouve Baba, qui tente de refaire sa vie auprès de sa nouvelle compagne. Éric met alors les voiles vers cette mystérieuse destination.
À son arrivée, aucune trace du Faucon Noir. Éric et ses hommes décident d’attendre la nuit pour débarquer discrètement. Mais au petit matin, ils sont surpris par les « marrons » et conduits devant « l’amiral », un ancien lieutenant de la Royale au tempérament autoritaire, ainsi qu’une vieille connaissance : Éléazar. Tous deux veulent les faire décapiter sur-le-champ. Après quelques humiliations, Éric et son équipage sont jetés en prison, où ils retrouvent Barbe-Rouge. La situation paraît bien mal engagée…
Ce tome 5 forme un diptyque avec le précédent, autour du thème de l’esclavage. Baba y joue un rôle essentiel, lui qui a choisi de se détacher du groupe pour rejoindre cette île-refuge des esclaves évadés. Le scénariste Jean-Charles Kraehn aborde ce sujet avec respect, mêlant compassion et humanité envers ces hommes, femmes et enfants. Il montre leurs faiblesses – notamment dans la scène du débarquement – tout en évoquant des pistes d’espoir, comme le retour en Afrique pour retrouver la liberté.
Au-delà du fond, le scénario de Kraehn est remarquablement construit : il redonne envie de lire Barbe-Rouge tout en offrant un excellent moment de lecture. Ce chapitre multiplie les intrigues qui se croisent sans jamais perdre le lecteur. On retrouve ainsi Triple-Patte, Baba et quelques « marrons » reconvertis en pirates pour affronter les Hollandais en pleine mer, tandis qu’Éric et Barbe-Rouge sont prisonniers sous le regard malveillant d’Éléazar. On notera également la présence de Peet le Bordelais, dans un rôle d’« ami-ennemi » ambigu.
En résumé, une histoire particulièrement agréable à lire, où Baba, Triple-Patte et Éric ne sont pas relégués au second plan, et où Barbe-Rouge gagne en humanité.
Côté dessin, Stefano Carloni est une nouvelle fois à la hauteur des attentes : le charisme des personnages, la force des scènes de combat et d’abordage en font un régal pour les yeux.
Une nouvelle aventure qui s’achève sur les flots, toutes voiles dehors, le Jolly Roger hissé en haut du mât, prête à nous embarquer vers de nouveaux horizons.
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