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les poissons, eux, ne pleurent pas

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Nom de la série : les poissons, eux, ne pleurent pas
Scénario : Laurent Galandon
Dessin : Jean Denis Pendanx
Maison d'édtion : Daniel Maghen

La famille de Bakary n’est pas très riche mais aurait pu vivre heureuse si la machinerie économique ne s’était pas installée dans le village. Après un voyage en Gambie, les auteurs Laurent Galandon et Jean-Denis Pendanx exposent au grand jour les effets de la surproduction de pêche et les conséquences sur l’écologie et les hommes.
La pêche de poissons au filet est la principale source de revenus pour le capitaine Bakary et ses hommes. Mais ils sont en concurrence directe avec les énormes chalutiers qui font de la pêche industrielle. Bakary vit à Gunjur, une ville portuaire en Gambie. Son fils Ismaila est très intelligent et rêve de devenir journaliste sportif car il est passionné de Football. Il aime rédiger des articles sur l’ordinateur mis à disposition à la bibliothèque. Son amie Adama lui reproche souvent de ne pas mettre sa plume à disposition de la revendication notamment contre les pêcheurs qui tuent les tortues ou bien contre l’usine de farine de poisson des Chinois qui pollue la mer. Bakary a également une jeune fille Hadja qui malheureusement souffre d’asthme à cause de la pollution de l’usine et dont les médicaments coûtent très cher. La femme de Bakary, Maryam, est obligée de travailler dans une fumerie de poissons à s’en brûler les mains. Sa beauté fait la convoitise du frère de Bakary qui la prendrait bien pour troisième épouse car Ousman, à la différence de Bakary, possède le pouvoir et l’argent. Mais cela n’est pas pour demain car Bakary vient d’investir dans de nouveaux filets de pêche et un moteur, et il travaille dur pour rembourser ses dettes et mettre à l’abri sa famille.
Cette histoire est née suite à un voyage d’immersion en Gambie par les deux auteurs qui à leur retour ont pris le parti de raconter en bande dessinée ce qu’ils ont découvert. Même si cette histoire est une fiction, elle est bien inspirée de faits, de lieux et de situations réels. Le pitch est malheureusement triste et simple à savoir les ravages économiques et écologiques locaux de la pêche industrielle suite à l’implantation d’une usine dans le village. Cette histoire se déroule en Gambie mais elle aurait pu se situer ailleurs malheureusement.
Le scénario de Laurent Galandon est construit autour des personnages de la famille de Bakary et est suffisamment puissant pour faire entrer le lecteur dans cette famille pleine d’avenir, d’amour, de fierté et d’ambition. Mais la situation économique de l’installation de cette usine qui rachète à la fois les terres et les poissons oblige Bakary à frauder, à aller encore plus loin avec ses hommes pour trouver du poisson, à abandonner ses terres, à sacrifier sa famille et ses envies au profit d’autrui. La machine est lancée, il est trop tard pour Bakary et les lecteurs, la catastrophe économique et écologique est en place et personne n’a pu agir.
Jean-Denis Pendanx quant à lui fait transpirer, à travers son dessin, l’amour de ce qu’il a pu côtoyer durant son séjour. Le découpage est pensé comme un reportage photo, des cases sans texte et des scènes de dialogues entre les personnages s’enchaînent et s’imbriquent les unes aux autres.

Une histoire prenante et compatissante qui donne à réfléchir et qui, espérons-le naïvement, pourrait être porte-parole de dénonciation. La couverture parle d’elle-même et résume à elle seule la situation et le contenu de cette histoire ainsi que la situation dramatique vécue en Afrique.

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : LABANDEDU9

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