Titre du Tome: Les Seigneurs de la Terre Tome 2 To bio or not to bio
Maintenant que Florian a décidé de devenir paysan, il doit faire face à la réalité du terrain. Sa motivation sera-t-elle suffisante pour rivaliser contre l’opposition de son père, les craintes de son épouse… Un tome 2 qui laisse présager une belle et grande saga familiale.Depuis son voyage d’études au Paraguay, Florian a décidé de faire le point sur sa vie. Il veut retrouver ses racines, devenir paysan, comme son grand père.
En 200, il se marie et bien qu’Anne soit enceinte, il ne lâche pas son rêve. Malheureusement, si l’installation d’une exploitation agricole relève déjà du parcours du combattant, créer une ferme bio est carrément un sacerdoce. Les banques sont plus que frileuses à l’idée de prêter à ce qu’elles considèrent des idéalistes. Obligé de préparer un BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole), Florian est certes le meilleur de sa promotion mais son rejet des Produits Phytosanitaires en fait le vilain petit canard. Il faut dire que son père, gros exploitant et directeur de la plus grosse coopérative du Sud Est ne fait rien pour l’aider. Pire, heurté dans ses convictions, il lui met des bâtons dans les roues dès qu’il peut. Il est bien secondé par Luc, son ambitieux neveu.
Malgré toutes ces embuches, Florian réussit à s’installer et même à faire évoluer la société. Mais il doit faire très attention : l’agriculture est un monde requins et personne ne sait jusqu’où ils sont capables d’aller pour conserver leurs privilèges.
Alors que les responsables de l’écologie politiques s’entredéchirent dans leur primaire, sort le deuxième opus des Seigneurs de la Terre. Si le premier tome plantait le décor et les personnages, on entre ici dans le vif du sujet. On apprend beaucoup de choses sur l’agriculture : du fonctionnement des coopératives qui achètent les récoltes mais vendent les semences et les traitements au x difficiles négociations avec la grande distribution en passant par les conditions d’installation. C’est tout un monde, presque inconnu, qui se présente aux citadins, en majorité, que nous sommes.
Il faut dire que Fabien Rodhain est un spécialiste de cet univers et ces convictions sont aujourd’hui partagées par un grand nombre. A travers ces albums, il ne cache pas sa volonté de toucher un nouveau public, peut être plus jeune, afin de leur apprendre à mieux se nourrir.
Comme le premier tome, la couverture est sublime, bien dans l’air des grandes sagas familiales actuelles. Elle est signée, comme le reste de l’album par le dessinateur italien Luca Malisan. Si le style réaliste est assez traditionnel, il fonctionne plutôt bien. Les personnages ne manquent pas de charisme et les paysages, tant urbains que ruraux, sont magnifiques.
Au final, la graine plantée dans le tome 1 semble levée. Reste maintenant à découvrir comment le rebondissement, très inattendu, de fin d’album sera traité dans le prochain épisode.