Nom de la série : Les singes
Tome : 1
Scénario : Yann Le Bec
Dessin : Yann Le Bec
Couleur : Yann Le Bec
Maison d'édition : Les ondes Marcinelle
Denis, 53 ans, consulte son médecin car il se sent épuisé. Pendant la visite, sa belle-sœur Amandine tente de le joindre, ce qui semble davantage l’inquiéter que le rassurer. Pendant ce temps, sa fille Manon, étudiante à Bordeaux, rentre pour l’été. Elle compte en profiter pour fêter son anniversaire et passer son permis de conduire. Mais l’ambiance familiale est loin d’être sereine : son père, toujours un peu farfelu, refuse de la voir grandir, tandis que sa mère, souvent absente, repart une nouvelle fois pour raisons professionnelles en Géorgie. Alors que Manon espère passer un week-end paisible avec son père — peut-être même avec une sortie dans la vallée des singes —, l’arrivée d’Amandine bouleverse tout : elle annonce sa grossesse, sans vouloir révéler l’identité du père.
Le huis clos commence, vu à travers les yeux de Manon. Elle qui pensait retrouver un cocon chaleureux découvre au contraire une famille éclatée. Le drame s’installe peu à peu : une mère absente, un père qui semble cacher un lourd secret, et Amandine qui fait planer une tension grandissante. Le suspense monte encore après sa disparition dans des circonstances troublantes.
On l’aura compris, le retour à la maison est tout sauf idyllique pour Manon. Elle entraîne le lecteur dans une plongée où se mêlent non-dits, rancunes et secrets, transformant ce qui aurait pu être une réconciliation en drame familial aux allures de thriller. Durant son absence, Manon a gagné en maturité, en recul vis-à-vis de ses parents, et c’est avec un regard neuf qu’elle affronte ce qui se trame sous ses yeux.
Le scénario de Yann Le Bec est solide. Même si l’on devine rapidement une histoire d’adultère entre Denis et Amandine, c’est la progression des événements et leurs conséquences qui captent l’attention. Comme Manon, le lecteur est plongé dans une atmosphère oppressante et mène une enquête où se croisent quête de vérité et incompréhension.
Graphiquement, on est dans la pure tradition de la BD indépendante : un trait épuré, concentré sur les personnages et les dialogues, soutenu par une palette de couleurs dominée par l’orange et le noir. Un parti pris original qui colle parfaitement au récit et à son climat de suspense.
Un bon moment de lecture, à la fois surprenant et prenant.
Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
Nombre de chroniques publiées : 3340