Nom de la série : Les soeurs Grémillet
Tome : 6
Titre du Tome: La villa des mystères
Scénario : Giovanni Di Gregorio
Dessin : Alessandro Barbucci
Couleur : Alessandro Barbucci
Maison d'édition : Dupuis
Les sœurs Grémillet sont au bord de l’implosion ! Invitées au mariage de la meilleure amie de leur mère, Sarah s’est rapprochée d’Aurélie et a laissé tomber ses deux sœurs. C’est alors que d’étranges pièces de puzzles apparaissent. Une nouvelle enquête pour un club des frangines bien fragilisé. Un nouvel opus des aventures des Sœurs Grémillet moins féerique, plus psychologique mais toujours aussi agréable et superbement illustré.
Rien ne va plus dans la famille Grémillet. Magda, la mère, est invitée au mariage d’une de ses meilleures amies, Virginie. Si le mariage s’annonce grandiose : île enchanteresse, villa de rêve et petits fours concoctés par le chef de « chez Maxime », Sarah est furieuse. Ce mariage lui fait rater la finale de hockey. Mais elle n’a pas d’autre choix que d’accompagner ses sœurs et sa mère. Sur place, elle retrouve Aurélie, la fille de Virginie, du même âge qu’elle. Ensemble, elles vont découvrir l’île et trouver d’étranges pièces de puzzle. Laissées pour compte par leur ainée, Lucille et Cassiopée vont, elles aussi, découvrir de mystérieuses pièces. Une nouvelle enquête pour le club des frangines ! Sauf que cette fois, elles vont faire bande à part : Sarah et Aurélie contre Lucille et Cassiopée. Cette lutte s’annonce acharnée et elle pourrait bien miner l’harmonie familiale. Et davantage encore…
Parmi toutes les mauvaises nouvelles de la rentrée, il y a une parution qui ravira tous les préados, et leurs parents : la sortie du nouveau Sœurs Grémillet ! Depuis maintenant 4 ans, les aventures de ces trois frangines se sont taillées une place de choix dans le cœur, et la bibliothèque, des jeunes lecteurs et surtout des jeunes lectrices. J’en veux pour preuve, qu’à la maison, je n’ai pas été le premier à le découvrir ; devancé par mes 2 filles ! Toutes fébriles, elles ont littéralement dérobé l’album sur mon bureau. Du coup, la pression est grande au moment d’écrire cette chronique. Il faut dire que, étant un homme et nettement plus vieux que le cœur de cible, je me suis aussi pas mal attaché à cette série, mélange de récit d’initiation et de féerie. Sauf que, dès la première page, nous assistons à un sacré changement de décor. On savait que l’ambiance au sein de la famille pouvait dégénérer ; on débarque en pleine guerre mondiale. Magda, la mère, est invitée à célébrer le mariage d’une de ses meilleures amies. Et ces filles, bien évidemment, sont de la partie. Le problème vient de la date, elle coïncide avec la finale de hockey de Sarah. En bonne ado, elle pique donc une sacrée crise à sa mère sur le mode « je suis grande et autonome, laisse moi faire ce que je veux ! ». Scène que tous les parents reconnaîtront. Une fois sur place, Sarah retrouve Aurélie, la fille de la mariée, totalement laissée pour compte par sa mère. Avec cette nouvelle amie, l’ainée va, elle aussi, délaisser ses sœurs, malgré une nouvelle enquête. Les deux groupes vont découvrir d’étranges pièces de puzzle laissées par de non moins étranges traces de pas mauves. Pour le coup, le côté féerique laisse quelques plumes par rapport aux albums précédents. On a l’impression que le scénariste souhaite davantage évoquer la psychologie: les prémices de rupture du cordon, la révolte adolescente et les relations très houleuses mère-fille. Si cela parlera sans équivoque aux parents, les adolescents et adolescentes devraient aussi y trouver leur compte grâce aux décors somptueux et à la mise en avant des relations entre pairs. Et puis, tout le monde craquera une nouvelle fois pour les magnifiques dessins d’Alessandro Barbucci. Avec beaucoup de finesse, le dessinateur italien donne une vie et une âme à chacune de ses héroïnes. Avec le talent qu’on lui connaît, il montre la rage adolescente de Sarah, la gentillesse de Lucille et la naïveté fleur bleue de Cassiopée. Avec une pointe de ruse, il nous laisse deviner le caractère d’Aurélie. Tout cela se déroule sur une superbe Riviera, dans une île enchanteresse et une magnifique villa. Et comme il gère également la mise en couleur, il est impossible de ne pas évoquer les fantastiques jeux de lumière qui nous permettent de prolonger encore un peu les vacances.
Moins de féerie, plus de sociologie, mais toujours un dessin à couper le souffle, les Sœurs Grémillet sont bien les nouvelles coqueluches des ados. Et de leurs parents.