Nom de la série : Les soeurs Grémillet
Tome : 8
Titre du Tome: Le gardien de la forêt
Scénario : Giovanni DI GREGORIO
Dessin : Alessandro BARBUCCI
Couleur : Alessandro BARBUCCI
Maison d'édition : Dupuis
Les soeurs Grémillet se retrouvent chez un ami de leur mère, dans une gare abandonnée au milieu de nul part. Elles tombent sur un mysterieux morceau de faience qui les met sur les rails d'un nouveau mystère, sur les traces du Liétchi, le protecteur de la forêt ! Une nouvelle aventure toujours pleine de charme et de poésie qui aidera à grandir autant qu'à passer un excellent moment de lecture !
En chemin vers une nouvelle mission dans un observatoire de Hawaii, le père des sœurs Grémillet écrit une lettre à sa cadette, Lucille. En effet, elle seule n’a pas de portable. Il lui rappelle à quel point il l’aime et à quel point elle est exceptionnelle. Elle avait bien besoin de ce remontant car, avec sa mère et ses sœurs, elle se retrouve au milieu d’une forêt apparemment sans âme qui vive. Cet endroit, c’est celui où sa mère passait ses vacances quand elle était enfant et elle a promis à son ami Victor de venir lui donner un coup de main à trier les affaires de son père, récemment décédé. Dans la vieille gare désaffectée qui servait de maison familiale, Sarah, Cassiopée et Lucille sont rapidement surprises par une étrange peinture. Victor leur raconte alors la légende du Liechti, le gardien de la forêt et des animaux. Pourtant, ce qui intrigue les trois sœurs, c’est un carreau de faïence découvert sur une immense maquette. Un morceau qui n’avait rien à faire là et qui rappelle à Victor le jeu de piste auquel son père et lui jouaient. C’est surtout une occasion en or pour les sœurs Grémillet de tenter de résoudre un nouveau mystère…
Considéré comme une référence dans l’univers de la bande dessinée jeunesse, Les sœurs Grémillet revient pour un huitième album. Une nouvelle aventure qui s’ouvre sur une petite larme. Ne pouvant téléphoner à sa cadette, Lucille, le père lui envoie une lettre particulièrement émouvante. Père et filles vont craquer, c’est certain ! Pourtant, cette lettre va jouer un rôle bien plus important qu’on ne le pense. Par la suite, on retrouve les trois frangines, accompagnées de leur mère, dans un nouvel endroit improbable : une gare abandonnée en pleine forêt où Magda et ses parents passaient leurs vacances. Apprenant le décès du chef de gare, elle a renoué avec le fils; et accessoirement son crush de vacances, et lui a proposé son aide pour mettre de l’ordre dans les papiers. Comme tout ado qui se respectent, les trois frangines vont râler au début puis elles vont tomber sur un jeu de piste laissé par le vieil homme avant sa mort. J’en entends déjà dire : « quoi ? encore un jeu de piste ? Di Grégorio recycle les mêmes recettes ! c’est toujours la même histoire, il n’y a que le décor qui change ! ». S’il est difficile de donner totalement tort à ces esprits chagrins, il faut tout de même préciser que ces chasses au trésor n’ont pas grand-chose à voir les unes avec les autres. Ici, on va suivre les petits cailloux blancs laissés par un vieil homme qui souhaite raconter sa vie et exprimer sa fierté à son fils. Il faut aussi ajouter une dose de légende et de mystère. Au moment où on célèbre Halloween, vieille fête nordique, et accessoirement l’équinoxe d’automne, les sœurs Grémillet vont faire la rencontre de l’esprit de la forêt, le Lietchi. Est-il hostile ou bienveillant ? Toujours est-il qu’il est capricieux et qu'il n'a pas fini de jouer des tours à nos détectives en herbe. Cela donne une intrigue équilibrée dans laquelle les thèmes contemporains comme la protection de l’environnement, la sororité ou les enfants au sein de familles monoparentales sont traités avec douceur et poésie afin que le message passe plus facilement. De l’autre côté, il y a le dessin de Barbucci. Malgré le rythme effréné des sorties, le dessinateur italien est toujours aussi généreux. Son trait est de toute beauté ! Ces personnages sont toujours hyper expressifs grâce à ses emprunts à certains codes manga. Les décors tant naturels qu’anthropiques sont bourrés de poésie, de charme et de magie, et le travail sur la lumière est extraordinaire. Il renforce à merveille la magie du récit. Ce qui n’a pas besoin d’être renforcé, ce sont les jeux de regards qui en disent beaucoup plus longs que les mots. Enfin, si la mise en page est relativement classique, elle sert à merveille le rythme du récit par des angles de vues variés et très aboutis.
C’est donc un album des sœurs Grémillet dans la plus pure lignée de la série. Un album qui ravira les fans des trois frangines mais qui pourra aussi ouvrir le cœur de certains réfractaires.