Les sortilèges de Zora Tome1. Une socière au collège

Réfugiée à Paris, Zora se voit contrainte par sa grand-mère d’intégrer un collège de nonsorciers. Dès le départ, Zora est mise à part. Elle va alors tout faire pour retrouver ses pouvoirs et s’intégrer dans le monde des nonsorciers.
Avec une bonne dose d’espièglerie, Les sortilèges de Zora est un album attachant sur la différence et la transmission du savoir.
 
Zora est une jeune et malicieuse sorcière qui a fui les persécutions avec sa grand-mère. Ensemble, elles ont trouvé refuge à Paris. Elles vivent cachées dans un jardin magique lui-même niché sur le toit d'un immeuble. Lorsque Babouchka envoie Zora au collège des nonsorciers, afin qu'elle ait une vie normale, Zora est furieuse ! Grâce à un sortilège, le jeune fille se voit contrainte d'aller à l'école. Malheureusement, entourée de nonsorciers, les problèmes vont s'accumuler. Et puis, il y a cette fille Olga ! Pour Zora, cela ne fait aucun doute : Olga est une sorcière ! Mais comment le prouver ? Pour ne rien arranger, Zora doit faire avec LA loi : « pas un mot du monde des sorciers aux nonsorciers ». Il n'y a pas à dire, la vie de Zora ne risque pas de devenir normale...

L'univers de la magie enfantine compte une nouvelle héroïne : Zora Sylvestris. Les plus érudits d’entre nous auront compris qu'il s'agissait également du nom d'une araignée ! Mais après tout, pour une sorcière, rien d'étonnant à cela ! Zora, c'est le croisement entre Harry Potter et Sadie Sparks. Comme ses illustres prédécesseurs, Zora doit intégrer le collège. Là où cela se complique, c'est que sa grand-mère veut qu'elle entre dans un collège de nonsorciers. Pour Zora, qui ne vit que pour la magie, cette transition est une déchirure. Et puis, les nonsorciers, même s'ils ne connaissent pas le secret de Zora, sont loin d'être tendres avec la nouvelle venue. C'est donc un récit d'initiation que nous propose Judith Peignen. Le lecteur va suivre l'intégration de Zora dans un univers hostile. Bien sûr, les adolescents peuvent être féroces entre eux mais la scénariste suggère également une lutte entre sorciers et nonsorciers. Nul doute que ce manque de tolérance sera davantage exploité dans le deuxième épisode de ce diptyque. C'est ainsi que la scénariste sème tout doucement des petits cailloux : Zora découvre qu'elle n'est pas la seule sorcière du collège, elle ressent ses premiers émois…. Ne vous avais-je pas dit qu'il y avait du Harry Potter ? Comme le sorcier qui a éliminé celui dont il ne faut pas dire le nom, Zora navigue entre deux mondes ; et les humains ne sont pas près de l'oublier ! Le rythme est dès lors très agréable avec ce qu'il faut de rebondissements et de retournements de situation. Avec de tels personnages et une telle intrigue, Zora a tout pour plaire aux collégiens, et collégiennes, de France et de Navarre. À ce tableau mirifique, il ne faut pas oublier le trait ultra-efficace d'Ariane Delrieu. L’illustratrice crée un univers attachant aux accents kawaii. La mise en page est à la fois moderne et dynamique avec des vignettes sans cadre, des inserts toujours judicieux, un jeu de bulles sur plusieurs vignettes ou encore de superbes cases géantes. C'est donc avec beaucoup de plaisir qu'on suit les pérégrinations de Zora. Il ne faudrait pas oublier a colorisation qui, grace à des teintes vives et pétillantes aide grandement à la création de deux univers, qui finiront inévitablement par s'entendre.

Avec son petit côté espiègle, Zora est l'héroïne que les ados vont adorer. Grace à son récit intelligent, attachant et évoquant la différence et la transmission du savoir, elle ravira leurs parents. Pas besoin alors d'être magicien pour prédire la réussite des Sortilèges de Zora.