Titre du Tome: Les vents ovales
Une remontée dans les années 60, s’est se replonger dans les clivages politiques, l’esprit révolutionnaire mais aussi le temps du changement, l’émancipation, sans compter le partage, la famille, le bonheur. C’est ce temps passé que vous proposent de vivre ou revivre les auteurs du triptyque « Les vents Ovales ».

Le 28 mai 1967, c’est l’euphorie sur la route entre Bordeaux et Montauban. Et pour cause, les verts et noirs de l’USM viennent de battre, en finale du championnat de France de rugby, l’équipe de Bègles. Le bouclier de Brennus est à eux, il va passer un an dans le Tarn et Garonne. Au-delà de Montauban, c’est tous les environs qui sont touchés par le succès, et en particulier les villages de Castelnau et Larroque qui sont séparés par la Garonne mais réunis par un pont et une passion commune, le rugby. C’est sur ce même pont que les habitants des deux villages ont choisi de se réunir pour fêter la victoire. Alors que la musique bat son plein et que les saucisses cuisent, les jeunes dont Monique et Yveline refont le match, les anciens notamment le curé de Castelnau et le patron de la briqueterie de Larroque font le bilan de leur saison respective, plutôt mitigé. Lendemain, les têtes sont lourdes que cela soit dans l’église, à l’usine, à l’école, l’entraînement en fin de journée va être difficile pour tout le monde que cela soit à Castelnau ou à Larroque car après les bons moments, il ne faudra pas oublier les rivalités.

Les années soixante, la vie rurale, la famille, la passion du rugby, l’arrivée du communisme, les premières fois, l’amitié, le départ du cocon familial, la place de la femme, autant de sujets que les auteurs Aude Mermilliod et Jean-Louis Tripp ont choisi de nous faire découvrir à travers les yeux de d’Yveline Falairac, une jeune fille de 19 ans.
Le déroulé du récit va se découper en trois volets dont le premier se passe dans le sud-ouest entre Mai 67 et jusqu’à ce qu’Yveline monte sur Paris pour ses études. Yveline est certes un personnage important voire principal de l’histoire mais elle n’est pas la seule à la faire vivre. En effet, les auteurs ont imaginé une multitude de personnages importants, clairement identifiables (Merci notamment à Horne) qui vont leur permettre d’apporter des visions, des partages, des expériences différentes sur cette période. Je pense notamment au personnage de Monique dont la vie semblait toute tracée. Fille du patron de la briqueterie, à 21 ans, elle veut faire le CREPS pour devenir professeur de sport et sa vie va être bouleversée au fil des pages. On n’oublie pas les personnages du curé, du patron de la briqueterie, d’Eric l’instituteur, du marquis ou encore la famille d’Yveline.

Vous l’aurez compris, la grande force de cet ouvrage est les personnages et leur force de caractère. C’est une écriture à 4 mains où Aude Mermilliod et Jean-Louis Tripp se sont répartis les scènes sur lesquelles ils avaient le plus d’appétence et cela se ressent à la lecture du scénario.
Le dessin est quant à lui ni réalisé par Aude ni par Jean-Louis mais par Horne, dont le style graphique peut être totalement différent d’un projet à l’autre. Ici, il adopte un style qui est un mélange entre le travail de Jean-Louis Tripp et Aude Merlilliod, le résultat est totalement surprenant, forcément adapté à la situation et au scénario des deux auteurs. Une belle réussite.