Titre du Tome: Les veuves électriques 2.La Fontaine-aux-sources

d'otage. Leur victime : monsieur Chompart, le directeur de la centrale nucléaire de Chissouane. Leur revendication : la fermeture de la centrale dans laquelle un accident a coûté la vie à leur mari. Poursuivies par le déterminé commissaire Broussaille, elles fuient vers Troucreux. Un détour impromptu les conduit à La Fontaine Aux Sources dont la population est, elle aussi, très remontée. Un ponte local, avec le soutien d'un préfet corrompu, est parvenu à privatiser l'eau potable. Comme tombées du ciel, les veuves électriques vont galvaniser la population qui imagine déjà de nouveaux moyens d'action...
route vers la résidence secondaire d’Odette, à Troucreux. S’arrêtant faire le plein (Gilbert avait soif), elles se retrouvent à La Fontaine Aux Sources. Elles débarquent chez Clémentine dont l'extrémisme n'est pas sans rappeler le leur. Elles font la rencontre de Denis, le maire du village en lutte avec le châtelain. Ce dernier est parvenu à privatiser l'eau du village pour la vendre sous l'appellation Opure. Si cela vous dit quelque chose, c’est normal ! Il y a quelques semaines Nestlé Waters cédait aux pressions et Vittel abandonnait son projet de pipeline et stoppait la commercialisation germanique de la Bonne Source rendant ainsi l'usufruit de la source aux vosgiens. C'est une des forces du scénario de Relom que de réagir, et de nous faire réagir, à l'actualité. Si le premier épisode faisait la part belle aux violences policières et au mouvement des gilets jaunes, ce deuxième opus évoque pêle-mêle le poids des lobbies et la corruption, l'inaction des puissants face au réchauffement climatique, la perception très stéréotypée de la campagne et de ses habitants ou encore le poids des médias. Mais plutôt que de faire un long discours, le scénariste privilégie le deuxième, non le troisième, à moins que ce ne soit le 15e degré de l'humour. Évidemment, chaque personnage doit être vu avec le
même niveau d'ironie et l'ensemble est tout bonnement hilarant, bien que nous devant pas être mis entre des mains trop naïves. Finalement, l'album se clôt par un jugement presque divin ; une remise à zéro de tous les compteurs qui nous laisserait presque un goût d’inachevé tant qu'on aurait aimé encore suivre les aventures de ces trois activistes. Côté dessin, le trait de Damien Geffroy gagne en maturité et en finesse. Le style est toujours caricatural mais les personnages ont gagné en charisme et en expressivité. Et puis, leur garde-robe, issue du grenier de Clémentine ajoute une touche déjantée totalement jubilatoire. Pour terminer, le dessinateur suit le même précepte de son scénariste en donnant un certain personnage des têtes de personnalités contemporaines rendant ainsi le diptyque encore plus d'actualité.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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