Titre du Tome: Les yeux perdus

conduisent donc le militaire dans leur orphelinat dirigé par un 3e gamin ; Maurice, le fils du directeur. Il torture et menace Ofélia et Otto. Ce dernier trouve un peu de réconfort dans la collection de poupées sagement rangée dans le placard du dortoir. Poupées qui devaient être magnifiques à une époque. Poupées à qui on a méticuleusement retiré les yeux. Et puis, il y a Momo qui a disparu et qui manque cruellement à Otto. A tel point qu'il en oublierait presque la faim qui le tiraille jour et nuit. Mais tout cela est sur le point de changer…
sa barbarie. Deux artistes d'un pays resté neutre durant la Grande Guerre ! Pourtant, le résultat est terrible ! Mêlant avec brio sauvagerie humaine et dimension paranormale, Diego Agrimbau livre une vision dérangeante et troublante de l'instinct de survie. Des orphelins sont contraints de commettre la pire atrocité pour survivre et ainsi contenter celui-ci qui s'est autoproclamé leur chef car il est le fils du directeur. Ne supportant pas d'être regardé, il a énonclué tous les morts de la vénérable institution. Tel un serial killer il a méticuleusement conservé tous les yeux. C'est alors que le récit historique d'une immense violence psychologique vire au cauchemar. Dans les poupées, l'âme des enfants morts va revenir en même temps que les yeux des victimes. Et elles vont aider les rescapés à s'en sortir. Cela donne un récit fantastique à la limite de l'horreur (la poupée Chucky n'est jamais loin !) sur fond de barbarie guerrière. Le résultat n'est pas à mettre entre toutes les mains et les âmes sensibles pourraient être durablement secouées. Cet univers totalement décalé est parfaitement mis en images par Juan Manuel Tumburus. Le trait du dessinateur argentin est d'une immense finesse. La poésie qui s'en dégage est en totale opposition avec la violence du récit et cela renforce le malaise du lecteur. Et comme le titre le laisse présager, le dessinateur s'applique tout particulièrement sur les regards de l'ensemble des personnages, élément
fondamental de l'atmosphère et de l'intrigue. Notons également le jeu des décors tantôt d'une immense précision tantôt absents ainsi que le travail d'éclairage digne d'un Oscar. La mise en page fait, elle, la part belle aux grandes vignettes sur toute la largeur et qui donnent beaucoup de dynamisme aux scènes de violences tout en plaçant de petites touches horrifiques pour les cases de narration.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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