Titre du Tome: Libertalia Tome 2

Malheureusement seul, le curé défroqué peine à faire régner l'ordre. Prenant des décisions de plus en plus fondamentalistes, il ne réussit qu’à augmenter les dissensions au sein de la communauté. Si le retour de Misson semble ramener le calme, le ver est dans le fruit et certains Libertali ont tendance à reproduire les comportements anciens. En effet, on ne se débarrasse pas facilement du passé et Misson en est le premier conscient, lui qui est la cible de la vengeance du comte de Saint-Germain.
L'ouverture de cette trilogie posait les bases de l'intrigue. Les personnages étaient présentés et l'utopie prenait la forme. Ce second opus montre les difficultés à gérer cette nouvelle communauté. Les vieilles traditions esclavagistes ont la vie dure, les travaux des champs ne sont pas du goût des officiers et la collectivisation profite surtout à un certain nombre de tire au flanc. Bref, l'utopie a du plomb dans l'aile. Il faut tout le charisme de Misson pour réussir à conserver l'unité. Néanmoins, celui qui devient le protecteur de Libertalia conserve un secret pour ses condisciples. S'il ignore ce qu'est devenu le comte de Saint-Germain, il sait parfaitement que son acte risque de nuire à la cité et il cherche à tout prix à sécuriser son œuvre. C'est là, la grande force des scénaristes. Ils continuent à distiller des informations sur les personnages qu'ils soient centraux ou secondaires afin d'irriguer l'intrigue en rebondissements. Le récit gagne en rythme et le lecteur un plaisir de lecture. Paolo Grella retrouve ses deux personnages si emblématiques. Point de doute, le dessinateur italien semble être comme un poisson dans l'océan avec cette histoire des frères de la côte adeptes de Thomas More. Surtout, il est aussi talentueux lorsqu'il évoque les abordages que lorsqu'il montre la végétation malgache. Il fait montre également d'une grande maîtrise dans l'art du cadrage laissant apparaître ainsi la rivalité naissance entre Misson et Caraccioli. Enfin, le choix de coloriser l'album à l'aquarelle est absolument jubilatoire. Les décors y gagnent en réalisme et les personnages, apparaissant en plus ou moins « clairs », en complexité.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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