M A D - Tome 2

Nom de la série : M A D
Tome : 2
Titre du Tome: Mechanical Mind
Scénario : Nicolas Jarry
Dessin : Thomas Legrain
Couleur : Mikl
Maison d'édition : Le Lombard

La neige a recouvert Moscou, le calme règne et la mégalopole semble apaisée. Mais en réalité, dans ce futur, Moscou n’est plus qu’un amas de béton et de ferraille sans vie, à l’exception de quelques ferrailleurs qui fouillent les ruines. Le jeune Sacha fait partie de ceux-là. Il est ce que l’on appelle « un furet » : il se glisse dans les entrailles des bâtiments tel l’animal, tombe sur des rats, des cadavres ou quelques belles pièces de métal, mais garde l’espoir — comme aujourd’hui — de découvrir un laboratoire secret. Aux yeux de Sacha, un tel lieu doit valoir une fortune. Une fois trouvé, il prévient aussitôt Yégor, son chef, et effectivement, dans ce labo, il n’y a pas que du matériel : il y a aussi un Mécham à refourguer. Mais leur déménagement est loin d’être discret et une meute de « Ronges » arrive.

Quelques temps plus tard, à Novgorod, le M.A.D a récupéré le Mécham et décide, après étude, d’envoyer Daïa Anikine et Socrate sur place pour retracer l’histoire de cette machine. Celle-ci serait peut-être le tout premier Mécham, et une piste pour percer le secret du Grand Déverrouillage, responsable de l’extinction de l’humanité.
 

Daïa Anikine et Socrate, un robot avec lequel elle partage sa conscience, appartiennent au Mechanical Assault Division (M.A.D), dont la principale mission est de protéger ce qu’il reste d’humanité dans les îlots de résistance. Pour l’heure, tout le monde ignore — y compris le lecteur — comment toute cette décadence est arrivée et comment les Méchams ont pu prendre le pouvoir, au-delà de la simple guerre entre hommes et machines.

Dans ce second volet, les auteurs Jarry et Legrain plongent leur héroïne et son robot dans un Moscou futuriste, froid et effrayant, où le mode survie est poussé à son maximum, renforcé par la présence d’un jeune garçon très utile pour toucher le cœur du lecteur. Ce volume est très rythmé : l’action est omniprésente, que ce soit dans les combats, les dialogues ou les déplacements des personnages. Pas le temps de s’ennuyer : la lecture se déroule aussi vite qu’un Mécham en action. Le dessinateur Thomas Legrain propose un découpage dynamique où l’œil n’arrête pas de bouger, comme s’il était en mode survie ou à la recherche du moindre détail pour comprendre l’histoire et s’immerger totalement dans l’univers créé par l’auteur. Car l’auteur n’est pas seulement généreux dans l’action : il l’est également dans le soin apporté aux détails du dessin. Tout est pensé, pesé, que ce soit les armes, les robots ou les décors, pour une immersion totale. Du travail d’orfèvre.

Seul petit bémol : la présence de nombreux termes techniques associés aux différents types de machines (Malware, Limier, Trépan, Ronges, Maître de meute) qui, par leur multiplicité, freinent un peu le rythme de lecture avant que l’on comprenne qui est qui. Un glossaire serait le bienvenu. Heureusement, Nicolas Jarry rattrape la situation grâce à la relation homme-machine, à la fois dans la confrontation — par les combats — mais aussi, paradoxalement, dans la complicité. Daïa éprouve plus d’attachement pour Socrate que pour certains humains. Un paradoxe logique : Socrate est le reflet de sa conscience. Mais cela ouvre aussi un questionnement sur l’avenir : que se passera-t-il lorsque les machines seront supérieures à l’homme, sachant que l’histoire est déjà en marche ?
 

Un deuxième volet bien plus attractif que le premier tome, tant dans la compréhension de l’histoire que dans son rythme et ses personnages.