Titre du Tome: Ma petite louve
Contraints de devoir venir s’installer à la campagne après le décès de leur mère, Anouk et Sasha vont entamer une nouvelle vie qui va commencer par prendre sous leurs ailes une portée de louveteaux qui semblent comme eux abandonnés. Un récit qui à la base semble destiné à la jeunesse mais qui au final est un vrai récit en phase avec l’actualité permettant ainsi également de toucher un public adulte qui se laissera conquérir par le charme de cet ouvrage.

Après le décès de leur mère, Anouk et Sasha partent avec leur père Sylvain à la campagne pour débuter une autre vie. La route a été longue, les enfants se sont chamaillés dans la voiture et le comité d’accueil est assez glauque avec cette brebis suspendue sur le bord de la route avec la mention « mort aux loups ». Bref, pendant que Sylvain fait le tour du propriétaire avec oncle Thierry, Anouk et Sasha partent en contrebas à la rivière où ils vont faire la rencontre de deux autres ados peu accueillants. Il est temps maintenant de déballer les cartons, une véritable épreuve sentimentale pour Sylvain. Le lendemain, les enfants partent en canoë dévaler la rivière mais la pluie s’invite dans l’escapade, le duo se retrouve à devoir trouver rapidement un abri. Le creux d’un arbre fera parfaitement l’affaire, mais il est déjà occupé par une portée de Louveteaux.

Anouk, Sasha et leur père ne sont pas ou peu différents d’une autre famille et c’est justement tout ce qui provoque l’intérêt et l’attachement que l’on peut avoir pour cette histoire, car le lecteur va pouvoir rapidement s’identifier, s’approprier les éléments. Certes, les enfants ont perdu leur mère, et Sylvain le père vit sur ses souvenirs, Sasha est entré dans un mutisme alors que Anouk cherche à s’affirmer auprès des autres.
C’est autour de cette famille et de ces éléments que l’auteure Camille Garoche va construire une histoire où le duo va prendre sous sa protection une portée de louveteaux, une image miroir pour eux qui n’ont plus de mère et qui auraient tant besoin également de protection. Au-delà de cette relation, l’auteure va exposer une multitude de sujets durant tout le récit, allant du harcèlement à la préservation des espèces en passant par la vision des chasseurs et le changement de vie entre la ville et la campagne. Le panel est assez complet pour pouvoir lire ce livre en famille et le conseiller à son entourage.
Graphiquement le dessin de Camille Garoche est assez atypique, mélangeant à la fois différents styles de mise en couleur, peu d’encrage et un découpage des planches et un dimensionnement différents en fonction du rythme de la scène. Cela donne une histoire rythmée et très agréable à lire.
A l’origine, cette histoire semble destinée à la jeunesse, mais au fil des pages, un lectorat beaucoup plus adulte peu se laisser convaincre par la beauté du dessin mais également et surtout par tous les thèmes qui font échos à l’actualité.