Titre du Tome: Madeleine, Résistante
Définitivement entrée dans la résistance, Madeleine Riffaud a pour seul objectif de chasser l’occupant quitte à franchir les limites de l’interdit. Un magnifique ouvrage qui rend hommage à l’une des plus grandes résistantes, devenue complice du scénariste Jean David Morvan et prêtant son vécu à travers une voix off des plus naturelles.
Paris 1942, les troupes allemandes sont bien installées dans la capitale. Madeleine doit faire très attention à tout ce qui l’entoure pour pouvoir rejoindre son rendez-vous clandestin dans un logement parisien. Après avoir attendu dans un salon, un homme vient l’accueillir et lui donne sa première leçon à retenir : « si ton contact ne se présente pas au bout de 5 minutes, il faut déguerpir ». Madeleine va faire la connaissance de Fontaine et Picpus. On va lui demander de choisir son nom de guerre. Madeleine un peu perdue scrute son entourage et ses yeux vont se poser dans la bibliothèque sur un ouvrage d’un poète autrichien Rainer Maria Rilke. Elle choisira le pseudo de Rainer et ceci jusqu’à la fin de la guerre. A la fin de son rendez-vous, on va lui confier sa première mission, écrire un tract et l’apporter à une adresse bien précise. Madeleine est entrée définitivement dans la résistance.
Après un premier volet centré sur la jeunesse de Madeleine Riffaud allant de son hospitalisation au sanatorium dans les Alpes pour soigner sa tuberculose où a émergé son envie de lutter contre l’occupant jusqu’à son entrée dans la résistance à l’âge de 16 ans, ce deuxième volet va conter la période d’occupation parisienne et les actions militantes de la résistance.
L’originalité de cet ouvrage, qui est encore meilleur que le premier volet, est la complicité entre Jean David Morvan et Madeleine Riffaud qui se ressent à travers le scénario et le découpage de cette histoire. La voix off qui représente Madeleine âgée aujourd’hui de 99 ans est tellement naturelle dans les propos et les mots choisis qu’elle donne le sentiment d’avoir ce personnage historique à nos côtés au moment de la lecture. Associé au génie scénaristique de Jean David Morvan, le récit se lit comme une aventure et non comme une bibliographie.
Les faits énoncés sont également poignants, pédagogiques, à l’image des gonios, des conditions de vies, de la peur au quotidien, où on ressent à travers les cases de Dominique Bertail le claquement des bottes allemandes sur les pavés parisiens.
Originalité ou volonté, le dessin et la mise en couleur de Dominique Bertail dans les tons sombres bleutés apportent une dimension supplémentaire à l’œuvre telle une projection dans le temps où la couleur ne semble plus exister, les périodes sombres de l’histoire.
Un très bel ouvrage, un bel hommage à une personne et une période que nul ne souhaiterait revivre mais qui sans cette résistance et ses résistants aurait sûrement changé le cours actuel de nos vies tranquilles. Merci à vous.