Titre du Tome: Mademoiselle J 3.1945

sont tous emmenés au Vel d’hiv avant d’être déportés vers l’est. À la fin de la guerre, les atrocités nazies sont révélées au monde et Juliette retrouvent le mouss Werner. Celui qui était le copain de Ptirou sur l’Ile de France, s’est engagé dans l’armée US où il travaille aux renseignements militaires et où il a vu l'horreur des camps polonais. Totalement bouleversée, Juliette se met en quête de nouvelles de Léa et de sa famille. Grâce au soutien de Werner, de Bertrand Malpeigne et à son travail de journaliste résistante, Juliette réussit à partir vers l’est. Cette quête va la mener jusqu’en Extrême-Orient en passant par les camps d’Auschwitz et de Majdanek. De ce voyage plein de rebondissements, Mademoiselle J. va en tirer un exceptionnel article et en ramener plein d'amitiés …
d’infâmes nazis. Il y a de simples profiteurs de guerre et des gentlemans. Pour Juliette, la guerre est surtout l'occasion de démontrer une nouvelle fois sa liberté d'esprit. Seulement, si dure soit la vie de Juliette, cela n’est en rien comparable à ce que son amie Léa et à sa famille vont subir. Déportés, Juliette n’aura aucune nouvelle d’eux pendant ni après la guerre. À la manière du plus célèbre reporter belge, la journaliste est pourtant persuadée que Léa est toujours vivante et elle va se lancer dans une quête qui va l’amener toujours plus loin vers l’Orient et plonger toujours plus dans l’horreur. Afin de ne pas sombrer, Juliette pourra compter sur le soutien du souvenir de Ptirou mais surtout sur l’humanité des gens qu’elle va rencontrer. Cela donne un récit extrêmement dense qui, sous de faux airs de candeur, montre ce qu’était l’Europe de l’après-guerre et les germes du conflit à venir. Un récit où l'on rit (parfois) et où l'on pleure (beaucoup) à la fois de tristesse mais aussi d'émotions; et cela ne m'était plus arrivé depuis longtemps. C’est enfin un récit qui prouve que le bien est toujours victorieux et, aujourd'hui, cela fait le plus grand bien. A cet excellent scénario d’Yves Sente vient s’ajouter le superbe dessin de Laurent Verrron. Dans le la plus pure lignée du héros originel, Spirou, et avec une très jolie mise en abyme, le dessinateur français nous plonge dans les horreurs de la guerre sans jamais nous les montrer : les bus devant le Vel d’hiv font ainsi écho aux rescapés d’Auschwitz. Le trait charbonneux vient alors renforcer la puissance de la parole. Les cadrages sont suffisamment variés pour rompre tous prémices de monotonie et sont toujours
prompts à montrer les deux faces d'une même humanité. N’oublions pas non plus que Juliette a grandi et on découvre une nouvelle facette avec une petite dose de sex-appeal tout en finesse afin de le démontrer. Le travail de colorisation d’Isabelle Rabarot est également à noter. L’album s’ouvre une période de guerre marquée par l’obscurantisme, le travail clandestin et par une certaine noirceur. À l'autre bout de l'album, les neiges et les steppes d’Extrême-Orient russes sont inondées de blanc et lumière. C’est donc une colorisation comme élément puissant de narration qui a été choisi et cela fonctionne à la perfection.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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