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Le bonheur de dire maman Le bonheur de dire maman

Mademoiselle J - Tome 4

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Nom de la série : Mademoiselle J
Tome : 4
Titre du Tome: Le bonheur de dire maman
Scénario : Yves SENTE
Dessin : VERRON
Couleur : Isabelle RABAROT
Maison d'édition : DUPUIS

Après son aventure sibérienne, Juliette de Sainteloi, alias Mademoiselle J, est devenue une reporter et une écrivaine reconnue. Lorsqu’elle découvre une lettre venue d’outre-tombe de sa mère, elle plonge tête la première dans une nouvelle aventure… Présenté comme le dernier opus des aventures de Mademoiselle J, ce quatrième tome reprend les mêmes ingrédients pour notre plus grand plaisir !
 
Après avoir sauvé son ami Léa des camps nazi et l’avoir ramenée de Sibérie, le destin de Juliette de Sainteloi est tout tracé. Grande reporter hors pair, elle se lance également dans une carrière de romancière. C'est d'ailleurs à l'occasion d'une séance dédicace qu'elle fait une rencontre pour le moins extraordinaire : une bonne sœur vietnamienne lui demande si elle n'a pas de la famille en Indochine. Si Juliette élude rapidement la question, l'irruption d'un homme en costume blanc et la disparition soudaine de la nonne la laisse perplexe. Surtout qu'elle découvre peu après une lettre à remettre à la mère supérieure des Amantes de la sainte de la croix. Ni une ni deux, voilà Juliette chez sœur Marthe qui la remercie et l’éconduit tout aussi rapidement. De retour chez elle, Juliette raconte son aventure à Oscarine et au docteur Lannoy, qui est pris d'un malaise. Sous la pression de la reporter, il doit lui avouer un secret : une carte postale d'Indochine datée de 1918 et signée de sa mère. Sauf que Solenn de Sainteloi est morte en 1916 ! Pour résoudre ces deux mystères, « mademoiselle J » ne voit qu'une méthode ! Elle embarque dans une constellation d'Air France, direction Saigon ! Un nouveau voyage à haut risque, mais la jeune femme est une habituée…. Et elle peut compter sur de très nombreux amis, dont Ptirou, qui veille sur elle, tel un ange gardien.
C'est toujours un grand plaisir de retrouver les premières pages de Mademoiselle J. C'est l'occasion de retrouver la famille Destrée, les enfants au coin du feu écoutant une histoire de leur oncle pendant que leur mère prépare la dinde. Cet élément de récit emboîté apporte une touche réaliste et toujours extrêmement originale en même temps qu'un regard mi adulte mi enfantin sur les aventures de Juliette. C'est ainsi qu'on nous résume en quelques vignettes les précédents voyages de Mademoiselle de Sainteloi. L'exploit qu'elle a accompli lui a permis de se faire un nom dans le journalisme et l'édition. Si elle ne fait pas l'unanimité, elle profite de sa notoriété pour faire avancer les causes qui lui sont chères et interviewer tous ceux qui font l'actualité en ce début des années 50. Lors d'une séance de dédicace, elle fait la rencontre d'une nonne indochinoise pourchassée par des agents du Viet-Minh. En effet, la guerre d'Indochine se termine et la France s'apprête à rendre les pouvoirs à Hô-Chi-Minh. Ayant découvert une lettre dans son sac, Juliette la rapporte à la mère supérieure. Elle lui raconte alors l'objectif de sa congrégation : prendre soin des enfants des vétérans de la Wehrmacht engagés dans la légion étrangère à la fin de la guerre et qui se sont battus en Indochine. En soit cela pourrait constituer l'intrigue principale de cette aventure. Sauf que Yves Sente y ajoute une consonance encore plus familiale. Alors qu'elle raconte sa journée au docteur Lannoy, ce dernier fait un malaise. Tout cela a réveillé des souvenirs chez le vieil homme : une ancienne carte postale envoyée d'outre-tombe par la mère de Juliette. Voilà donc les deux jambes sur lesquelles notre héroïne va courir vers l'aventure. Mi récit de voyage, mi quette familiale et mi récit d'espionnage, l'intrigue s'écoule sans temps mort. Et comme le monde des aventuriers est tout petit, Juliette va revoir de nombreux personnages secondaires qui vont jouer des rôles déterminants. Parmi eux, se trouve un personnage récurrent qu'on retrouve également avec grand plaisir et qui est comme l'ange gardien de Juliette, c’est Ptirou ! Une nouvelle fois, il va être convoqué dans cette aventure et jouer un rôle catalyseur dans le courage de notre héroïne. Il ne faudrait pas oublier les valeurs défendues par Mademoiselle J : la justice, la protection de l'enfance et des innocents d'une manière générale. Tout cela se retrouve dans les démocraties naissantes d'après-guerre. Le dessin de Verron est toujours aussi beau et généreux. Les personnages sont toujours aussi irréprochables et le trait charbonneux diffuse beaucoup de charme et rend les personnages extrêmement expressifs. Si le dessinateur maîtrise les paysages parisiens (bien qu'ils changent de décennies à chaque album), il prouve une nouvelle fois qu'il est un acharné de labeur tant le travail de recherche et de préparation est dense. La conséquence logique est que l'Indochine de toute beauté, sans cacher pour autant les travers de la colonisation française. Enfin, la colorisation d'Isabelle Rabarot est une nouvelle fois particulièrement réussie.
Avec ce quatrième opus, les auteurs semblent vouloir clore la biographie de notre épique Mademoiselle J. Une série haute en couleur qui fait pencher l'univers de Spirou dans la géopolitique et les enjeux contemporains. Un album et une série en tout point remarquable que nous vous recommandons très chaleureusement !

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

Nombre de chroniques publiées : 117