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Maison du peuple 65 Maison du peuple 65

Maison du peuple 65

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Nom de la série : Maison du peuple 65
Scénario : Patrick WEBER
Dessin : Baudouin DEVILLE
Couleur : Bérengère MARQUEBREUCQ
Maison d'édition : Anspach

Alors que Bruxelles change d’aspect, se couvrant de building et de béton, un défenseur du patrimoine est assassiné en marge du congrès des architectes et des techniciens des monuments historiques de Venise. Journaliste présente sur place, Kathleen décide de mener son enquête. Patrick Weber et Baudouin Deville signent une nouvelle enquête de Kathleen très réussie où Bruxelles parvient à éclipser de charme de l’ex hôtesse de l’air.
Devenue journaliste, Kathleen couvre le Congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques qui se tient à Venise, en 1964. Elle doit rencontrer l’architecte belge Serge Durand, farouche défenseur du patrimoine art-déco de Bruxelles. Le principal point d’achoppement porte sur la Maison du peuple, chef-d’œuvre du génial architecte Victor Horta. Malheureusement, l’édifice, transformé et laissé à l’abandon, n’est plus que l’ombre de lui-même. Et puis, depuis l’exposition universelle de 1958, une vague de modernité, et de béton, semble s’abattre sur la capitale belge. Si Serge Durand a contacté la journaliste de la RTB, c’est qu’il a un scoop ! À peine arrivée à l’hôtel que l’ancienne hôtesse de l’air découvre son corps inanimé : crise cardiaque ! Peu convaincue, mais très convaincante, Kathleen fait pression pour obtenir une autopsie et la police italienne est bien obligée de se rendre à l’évidence : il s’agit bien d’un meurtre ! De retour à Bruxelles, c’est la veuve de Serge Durand qui remet à Kathleen une enveloppe contenant le testament de Victor Horta. Un testament en forme d’énigme. Si Kathleen fonce, embarquant au passage une professeur d’architecture, les menaces rodent…
« Les femmes du XXe siècle, rien ne les arrête ! ». Ce qui aurait pu être un reproche est en réalité un compliment dans la bouche du directeur de la RTB. Et ce compliment s’adresse à Kathleen. Il faut dire que l’ancienne hôtesse de l’Expo universelle 1958 et ex hôtesse de l’air de la Sabena est désormais journaliste. Cette nouvelle vie la conduit à Venise au Congrès des architectes et techniciens des monuments historiques. Ce dernier doit, entre autres, se prononcer sur le sort d’un monument emblématique de Bruxelles : la Maison du Peuple. C’est donc dans la Sérénissime que Kathleen a rendez-vous avec un fervent défenseur de la bâtisse, Serge Durand. Le scénariste n’y va pas par quatre chemins puisqu’il nous expose dès le départ le meurtre de l’architecte. Mieux, il ne nous cache pas l’identité du meurtrier. Ce faisant, on pourrait penser que l’enquête va être rapidement pliée. Pourtant, Patrick Weber change le sens de l’intrigue.  Ce n’est plus de savoir qui est le méchant mais est-ce que les méchants vont réussir leur œuvre ? Quel sort attend la maison du peuple ? Quelque part, ce n’est plus Kathleen qui est l’héroïne, c’est Bruxelles. À travers les recherches de la journaliste et de la professeure d’université, on se balade dans le Bruxelles Art-Déco (forcément familier aux amateurs de bandes dessinées car l’une des perles abrite aujourd’hui le CBBD). Néanmoins, l’intrigue fonctionne très bien et le lecteur aimerait à plusieurs reprises entrer dans l’album pour prévenir les deux jeunes femmes de l’imminence d’un coup fourré. La conclusion est plutôt inattendue, bien intégrée et tout en demi-teinte. Ce qui ne l’est pas, en demi-teinte, c’est le dessin de Baudouin Deville. Malgré quelques, rares, inégalités dans le traitement des personnages, ils sont tous remarquables. Bien sûr, Kathleen est tout simplement superbe et les vilains odieux. Mais puisque la star, c’est Bruxelles, c’est bien la ville qui est mise en avant. On sent les heures de repérage et le travail préparatoire pharaonique pour atteindre une telle qualité de décor. Bien que ce ne soit pas le cœur de l’intrigue, on peut également noter l’aspect dynamique des scènes de bagarre et de la mise en page, dans sa globalité. La mise en couleur, ou plutôt la mise en lumière, signée Bérangère Marquebreucq ne souffre d’aucune critique.
Avec ce nouvel opus de ses enquêtes, Kathleen nous sert de guide dans le Bruxelles art Déco et nous embarque dans une enquête architecturale et policière à haute intensité. C’est une nouvelle fois un album à recommander.

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

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