Titre du Tome: Marée blanche

collée à la radio. C’est pourtant bien un objet flottant qui attire l'attention des hommes. Ce sont un puis deux et au final 40 ballots de 1 kg de cocaïne qu'ils remontent. A la louche, il y en a pour 2 millions d'euros. Après une brève, mais intense discussion ; Paul, Laurent, Jordan et Théo se mettent d'accord. Chacun prend 10 kilos et chacun gère son pactole comme il le peut. Un seul impératif : que tout cela reste entre eux ! Mais, une fois à terre, aucun ne sait réellement quoi faire de cette drogue. C'est alors que les premiers emmerdes arrivent et les emmerdes, ça vole toujours en escadrille...
impossible de garder le silence et Corinne, sa compagne, lui fait sèchement comprendre qu'ils ont fait une connerie. Pour les autres, le secret est lourd à porter mais chacun fait avec sa conscience. Jusqu'à ce que Kévin, le fils de Corinne, ne découvre la cachette de Paul. À moins que cela soit jusqu'à ce que le mousse Théo ne propose à Léa, la fille de Paul, de se faire une ligne de coke. Et si tout cela avait été juste commencé lorsque l'équipage n'avait pas rebalancé à la mer ce cadeau empoisonné. Se déroulant en 2018, en pleine Coupe du Monde, cette histoire est complètement vraisemblable car qui n'a jamais rêvé de gagner à la loterie. C'est aussi la transformation de quatre gars, quatre monsieur-tout-le-monde en apprentis grands bandits et cela nous pousse à réfléchir notre condition de citoyen honnête, à ce qui est bien et ce qui est mal. Mais revenons à l'album, on suit la trajectoire des membres de l'équipage du Fargo ainsi que de leurs proches. Avec toute cette poudre, les esprits s'échauffent, la nature des uns et des autres s'expriment plus librement à travers les péripéties que nous racontent Paul. Pour le lecteur, le doute plane, jusqu'à la fin, sur ce récit : garde à vue, évocation de souvenirs entre copains... Toujours est-il que ces interventions renforcent la touche d'humanité de cette intrigue. Bien qu'on ne soit pas sur le Vieux-Port, le traitement graphique caricatural nous fait in
dubitablement penser aux héros de Marcel Pagnol. Impression renforcée par les dialogues. Certes, on n'est pas chez Audiard mais les bons mots sont nombreux et efficaces. Pour le reste, la variété des angles de vue n’a d’égale que l'originalité de la construction. On sent que le dessinateur applique la démarche du besoin qui trouve sa solution. Il ne cherche pas l'originalité pour l'originalité et, au final, le lecteur est comme un poisson dans l'eau dans cette Marée blanche.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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