Titre du Tome: Mean Girls Club
Une petite ville. Un maire aussi pleutre que magouilleur. Une bande de dangereux gangsters qui recherche la liberté. Sauf qu’ici, c’est une équipe de jeunes femmes, le Mean Girls Club qui fait régner sa loi ! Reprenant les codes du récit de gangster avec une sacrée dose de féminisme, Mean Girls Club est une véritable bombe !
Le maire Hamilton « Ham » Hocks est sur les dents. Depuis plusieurs mois, un groupe de jeunes femmes fait régner la terreur sur la ville. Les femmes du Mean Girls Club fument, boivent et se droguent. Surtout, elles n’hésitent pas à user de

la violence pour arriver à leurs fins. Pour liquider le problème, le maire envoie ses 4 meilleurs policiers. Une fois sur place, ils tentent de brûler la cabane qui sert de repère aux rebelles. Mais ces dernières, supérieures en nombre et en hargne, prennent le dessus. Furieuses, elles décident de se venger et lancent une vague rose sur la ville. Pillages, dégradations et blasphèmes sont au programme. Réfugié dans son garage souterrain, le maire cherche, et trouve, une solution. Roxy, mécanicienne sans le sou et avec un grand-père à charge, accepte, non sans réticence, de jouer les espionnes. Bien qu’extrêmement inquiète, son premier contact avec le Mean Girls Club se déroule sans accroc. Chaque fille se présente en même temps que son passé peu reluisant et Roxy est rapidement intégrée. Dans l’esprit de la jolie mécanicienne, c’est un chambardement. Peut-elle faire confiance au maire ? aux filles du Mean Girls Club ?
Âme sensible, fuyez aussi vite et aussi loin que vous pouvez de ce
Mean Girls Club . Et si vous partagez un certain nombre de théories misogynes, vous pouvez également passer votre chemin. Priez aussi pour que ces filles vous laissent décamper en paix. Il faut dire qu’avec elles, le lecteur est tout de suite plongé dans le bain. Dès la première page, on se retrouve du côté des hommes, poltrons et fourbes. Grâce à un tuyau, ils ont découvert la planque du club et ils décident d’y mettre le feu. Une façon de liquider le problème sans trop se mouiller. C’était mal connaître les filles : furieuses, elles sortent et tirent à tout va. Uma Thurma ne ferait pas mieux dans
Kill Bill ! Vicieuses, les filles capturent le commando et réussissent à le faire parler. Dès lors, leur vengeance va être terrible. Elles décrètent une vague rose sur la ville : pillages, dégradations, vols et surtout alcool et luxure. Pour le maire, le débonnaire et pleutre Ham Hocks (toujours obnubilé par ses porcs), il faut décréter la riposte. Il engage donc une pauvre mécanicienne en jouant sur ses difficultés financières et la mauvaise santé de son grand-père. C’est alors à une sorte d’histoire de gangsters à l’ancienne que nous invite à Ryan Heshka. Sauf que

l’artiste canadien connaît bien son époque et il remplace Al Capone par une sacrée équipe de femmes. Auto-publié en 2015, deux ans avant l’affaire Weinstein, on imagine le boucan que l’album a dû causer outre-Atlantique. Dans l’Hexagone, c’est toujours aussi bruyant ! Loin d’être des modèles de vertu, ces femmes brisées par la vie et les hommes ne réclament qu’une chose : la liberté ! Côté masculin et dévot, c’est Tartuffe et compagnie et seul le dollar est roi. Tout le monde trinque et c'est totalement jouissif ! Il faut dire que si le scénario est explosif, les dialogues sont des bombes atomiques. C’est irrévérencieux au possible et donc tout bonnement génial ! Pour le dessin, c’est absolument pareil ! Connu, et reconnu, pour ses représentations féminines, Ryan Heshka nous régale d’un sex-appeal assumé et de traits caricaturaux hilarants. La mise en page est extrêmement vive et dynamique et la colorisation en noir et rose (bon OK, il est un petit peu blanc, faut pas trop fâcher Donald Trump !) tranche du girl Power habituel.
C’est donc une véritable bombe que ce
Mean Girls Club et, au nom du peuple français, je remercie Les requins-marteaux d’avoir osé l’importer chez nous !