Nom de la série : Moi, Cléopâtre, dernière reine d'Egypte
Scénario : Isabelle DETHAN
Dessin : Isabelle DETHAN
Couleur : Isabelle DETHAN
Maison d'édtion : Dargaud
Les différents chapitres nous rendent compte de la vie de CLÉOPÂTRE, de son vrai nom Kleopâtra Philopator « fille aimant son père », qui sera la dernière reine d’ÉGYPTE.
Le père de CLÉOPÂTRE, PTOLEMÉE XII AULÈTE, règne sur l’ ÉGYPTE en échange de lourds impôts payés à ROME. La jeune princesse, elle, étonne par ses capacités intellectuelles, et se voit récompensée par son père qui répond à sa demande d’avoir une momie, celle de Khnoum KHOUFOU alias KHÉOPS. Les discussions de l’ancien pharaon avec la future reine d’ÉGYPTE sont l’occasion de découvrir les pensées et états d’âme de cette dernière. Elle se rend ainsi compte de la lâcheté de son père avec les Romains comme avec les Alexandrins qui se révoltent. PTOLEMÉE AULÈTE fuit effectivement en SYRIE devant l’adversité et abandonne sa famille durant plusieurs années. Durant cette période, c’est Bérénice, la sœur aînée de CLÉOPÂTRE, qui exerce le pouvoir avant que son père ne la tue à son retour.
À son tour, CLÉOPÂTRE montera sur le trône au décès du roi, mais il lui faudra pour cela épouser son frère âgé de douze ans. Les tensions s’exacerbent alors à mesure que son frère grandit, et CLÉOPÂTRE va chercher de l’aide auprès de Jules CÉSAR dont elle devient la maîtresse. Grâce à lui, elle peut reconquérir le pouvoir dont sa sœur Arsinoé s’est emparé durant son absence.
CLÉOPÂTRE aura un fils, Césarion, de l’imperator, mais son meurtre par des conjurés rebat les cartes. Elle doit désormais protéger son pouvoir et son fils quitte à se montrer elle aussi parricide en tuant un autre de ses frères menaçant. Cléopâtre se rapproche ensuite de MARC-ANTOINE pour maintenir son pouvoir, et en tombe amoureuse. Leur relation engendrera plusieurs enfants dont sa fille, Séléné, sera la seule à faire vivre sa descendance.
Si l’on est surpris au début de la conversation des fantômes de CLÉOPÂTRE et de son singe, on finit par ne plus s’arrêter à cette uchronie. Leurs rencontres sont ainsi l’occasion de découvrir le peu de vestiges des constructions de Cléopâtre, et constater que la grande reine a laissé à la postérité pour seul souvenir de sa beauté son nez comme l’avait déclaré Blaise PASCAL « Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, toute la face du monde aurait changé. ». De même, l’incursion du merveilleux avec les discussions avec la momie peut apparaître artificielle comme celles avec le singe, mais cette stratégie narrative permet d’aborder la vie mouvementée de Cléopâtre, et rendre hommage à sa beauté via des dessins où elle apparaît dans toute sa splendeur. Les personnages sont ainsi parfaitement campés, et on distingue les époques grâce au sépia pour distinguer le fantôme de CLÉOPÂTRE de sa vie il y a vingt siècles de cela.
En somme, ce roman graphique, dont la lecture est plaisante, permet de découvrir de manière originale l’histoire de la dernière reine d’Égypte.