Titre du Tome: Mousquetaire 2 Eloïse de Grainville
1666. L’Angleterre et la Hollande sont en guerre. Louis XIV ne veut pas rester spectateur. Il charge ses mousquetaires de débusquer les traîtres. Mais dans ce grand siècle, on n’est jamais certain d’être du bon coté.Après Alexandre de Bastan, le duo Fred Duval et Florent Calvez poursuit brillamment cette relecture de l’œuvre de Dumas. En 1666, la guerre embrase une nouvelle fois l’Europe. L’Angleterre s’opposent aux Provinces Unies ; les actuelles Pays Bas. Mais une guerre sans la France ne serait pas une vraie guerre ! Et dans ce

conflit larvé, le meilleur atout du jeune Louis XIV est sans aucun doute le corps des mousquetaires. C’est ainsi qu’Alexandre de Bastan se retrouve à jouer les espions dans la capitale anglaise. Fort de ses qualités de duelliste, il réussit à échapper aux gardes du duc d’York, alors que Londres est en proie aux flammes. Malheureusement, dans sa fuite, André de Guillebert, son apprenti, est mortellement blessé. Il n’en faut pas plus pour que le jeune mousquetaire se mette à cogiter. Heureusement, il peut compter sur Eloïse de Grainville avec qui il a prévu de s’unir avant la fin de l’année. Il ignore que la jeune femme est en réalité l’employé de l’intrigante Mme de Locuste.
Par le hasard des circonstances, les deux tourtereaux vont se retrouver emporter dans une nouvelle aventure. A Rouen, Eloïse se voit chargée de séduire Edouard François Colbert, le petit frère du contrôleur général des finances, afin de le compromettre. Mais ce qu’elle va découvrir risque fort de mettre sa vie, et celle de son entourage, en danger.
Cinq ans ont passé depuis l’arrestation de Nicolas Fouquet et

l’intronisation d’Alexandre au sein des mousquetaires de D’Artagnan. Cinq ans et aucun personnage n’a prit une ride ! Certes, Alexandre a prit du galon : il est désormais lieutenant et sa fine lame sert à merveille les intérêts du jeune Louis XIV dans toutes les capitales européennes. Eloïse est, quand à elle, toujours l’obligée de madame de Locuste qui s’en sert pour espionner le duc de l’Aubette, à Rouen. Une simple histoire d’espionnage donc. Ce n’est pas si simple ! En effet, derrière chaque personnage se cache un ordonnateur et parfois les ordres ne sont pas du gout de ces James Bond du XVIIe siècle.
Si le premier tome servait à présenter les personnages et possédait une intrigue assez complexe, ce deuxième opus est beaucoup plus simple. D’Artagnan est jaloux du petit frère de Colbert. Il cherche à le dénigrer en s’emparant de documents compromettants. A cela, il ne faut pas omettre la fameuse lettre de Claude de Bray, cœur de la précédente intrigue et le sort du frère d’Eloïse. A l’image de Molière, Fred Duval tisse plusieurs intrigues et chacune avance à son rythme. Il faudra donc attendre la clôture du triptyque pour découvrir l’ensemble du dénouement.
Coté dessin, c’est avec plaisir que l’on retrouve Florent Calvez. Il reprend ce style classique, poussant le mimétisme avec les gravures d’époque en ajoutant des trames hachurées pour les ombrages. A mon sens, il gomme aussi les

remarques formulées précédemment en renforçant la personnalité et l’émotivité de ses personnages. Le dessinateur de
Nelson Lobster montre une belle maitrise dans les décors. Qu’ils soient urbains, ruraux ou maritimes, chaque case est une véritable œuvre d’art. Enfin, un M
ousquetaire ne serait pas vraiment digne d’Alexandre Dumas sans courses poursuites, bagarres et combats l’épée à la main. Et là encore, Florent Clavez donne à son dessin des qualités incontestables.
Un second tome qui confirme donc tout le bien que l’on pressentait avec le précédent. Il est regrettable d’avoir à attendre la sortie de la conclusion. Espérant que l’attente soit plus courte que le règne de Louis XIV !