Nom de la série : Nephilims
Tome : 3
Titre du Tome: Le sang des autres
Scénario : David DUSA
Dessin : Stéphane CRETY
Couleur : Elvire De Cock
Scénario : Sylvain RUNBERG
Maison d'édition : Le Lombard
Rien ne va plus ! Les soldats noirs sont prisonniers du capitaine Penham, la trappeuse des Nuhallos et l’équipe de secours est livrée aux coyotes. Ce n’est pourtant que le début ! Une conclusion en apothéose pour ce récit épique tout simplement génial !
Juillet 1864. Alors que la guerre de sécession fait rage et sème le chaos, Nordistes et Sudistes, Choctaws et Cherokees ainsi que des esclaves en fuite s’affrontent sur le territoire des Nuhallos Ce sont eux qui constituent la plus grande menace pour les hommes. Ces géants oubliés à la force surhumaine se sont effectivement réveillés et ils sont bien décidés à défendre leurs secrets et à récupérer les ossements que le professeur Cyrus Powell leur a dérobés. Pris en otage par le commandant sudiste Penham, il poursuit malgré tout sa quête aux géants. De leur côté, les Nuhallos s’ouvrent à la trappeuse Lawrence Beckwing, qu’ils ont capturée, et qui réussit à les convaincre de la laisser tenter sa chance. À l’autre bout du territoire, un soldat noir sauve des coyotes Sullivan et Kennicott, partis à la recherche du professeur. Tout le monde cherche tout le monde et la violence est partout. L’humanité pourra elle sortir indemne de cette guerre dans la guerre ?
Nous voilà donc en face de la conclusion de cette histoire de western fantastique sur fond de guerre de sécession. Petit retour en arrière ! Un groupe de scientifiques se rend dans la zone la plus dangereuse du front. Leur but : découvrir une civilisation de géants aujourd’hui disparue. Pour cette mission, aux faux airs de suicide, l’état-major nomme un détachement, héroïque, de soldats noirs. Entre les membres de cette expédition, la tension est à son comble, dès le départ. Il faut dire qu'ils vont devoir éviter les soldats sudistes particulièrement remontés et les tribus indiennes adverses dans l’espoir de découvrir une vague chimère. Pourtant, ce que le professeur découvre le ravis ! Ce n’est pourtant que le début des problèmes ! C’est ultime album s’ouvre à un moment délicat. Ce qui reste du détachement est aux mains de sudistes extrémistes. La trappeuse est retenue par les géants et le groupe de sauvetage a été abandonné par ses guides. Afin de montrer la simultanéité des situations, David Dusa et Sylvain Runberg font se succéder deux à trois planches, toutes datées de la même journée. Astuce judicieuse qui permet aux lecteurs de remettre les choses à leur place. Pour le reste de l’album, tout le principe sera de faire se croiser tous ces éléments afin d’obtenir une conclusion. Dans l’ensemble, cela fonctionne très bien. Chaque personnage se laisse pousser par son caractère et ses ressentiments. Les péripéties s’enchaînent donc avec beaucoup de fluidité avec un rythme assez soutenu. Rythme qui est à la fois agréable et qui n’impose pas de relecture pour comprendre. Il est évident que toute la haine accumulée durant les tomes précédents doit trouver un exutoire et les scènes de lutte sont particulièrement violentes. Pourtant, le trait de Stéphane Créty conserve toute sa finesse, sa richesse et son élégance. Le prolifique dessinateur ardennais nous régale une nouvelle fois avec une immense variété d’angles de vue. Sa science de la mise en page est tout simplement extraordinaire : les flèches et les balles sifflent aux quatre coins des vignettes, les dialogues, brefs, s’étirent sur les bandes tant horizontales que verticales et les temps morts, si tant est qu’il y en ait, font la part belle aux décors sauvages de l’Ouest américain. A ce tableau dithyrambique, il faut ajouter les couleurs d’Elvire De Cock. De l’aveu même du dessinateur (dans ses remerciements), elles apportent énormément de lumière et ajoutent une petite nuance fantastique totalement irrésistible.
Avec ce troisième opus se clôt ce récit épique extrêmement bien construit et magnifiquement illustré. Si vous aimez les récits d’aventure sur fond fantastique à la Indiana Jones, foncez !
